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Le roi de Jordanie au Caire, lancement de la révision constitutionnelle

Des milliers de partisans des Frères musulmans ont défilé dans la capitale égyptienne, vendredi, pour demander le rétablissement dans ses fonctions du président Mohamed Morsi, plus de deux semaines après son renversement par l’armée.

C'est la première visite d'un chef d'état au Caire depuis la chute de Mohamed Morsi le 3 juillet dernier. Le roi de Jordanie, Abdallah II, a effectué, samedi 20 juillet, une visite éclair au Caire pour apporter son soutien aux nouvelles autorités, qui ont confirmé leur volonté de tourner la page de l'ère du président Mohamed Morsi en lançant le chantier de la révision de la Constitution adoptée en décembre dernier.

Le souverain jordanien a rencontré le président par intérim Adly Mansour et son vice-président pour les relations internationales, Mohamed el-Baradei.

Il leur a fait part "de son soutien" pour que l'Égypte "renforce sa stabilité et sa sécurité", selon un communiqué de la présidence égyptienne. Amman avait félicité les nouvelles autorités égyptiennes dès la chute de Mohamed Morsi, tandis que les Frères musulmans jordaniens, proches du mouvement islamiste dont est issu l'ex-président, avaient dénoncé son renversement par l'armée.

Cette visite est en outre survenue dans un contexte d'intenses efforts américains pour relancer des discussions israélo-palestiniennes, un dossier dans lequel Amman et Le Caire sont traditionnellement actifs.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Nabil Fahmy, a par ailleurs annoncé un réexamen de la décision de Mohamed Morsi de rompre les relations avec la Syrie, mais sans indiquer si ces relations allaient être ou non rétablies.

Le président par intérim ouvre le chantier constitutionnel

Par ailleurs, Adly Mansour a signé un décret ordonnant qu'un comité d'experts juridiques entame dès dimanche ses travaux pour amender la Constitution d'inspiration islamiste que l'armée a suspendue au début du mois après avoir destitué le président Mohamed Morsi, rapporte le site du journal d'État "Al Ahram".

Le 8 juillet, Adly Mansour a présenté un calendrier de transition prévoyant la tenue d'élections législatives une fois que les amendements à la Constitution auront été soumis à référendum, ce avant la fin de l'année.

L'actuelle loi fondamentale égyptienne a été adoptée par l'Assemblée constituante à forte majorité islamiste puis validée par référendum en novembre et décembre 2012.

Accusée par l'opposition de faire la part belle aux vues des islamistes, elle avait été au centre d'une vive polémique du temps de Mohamed Morsi. Elle avait  notamment été adoptée par référendum en décembre 2012 par 64 % des voix, mais avec seulement 33% de participation.

Dans la rue, la mobilisation des pro et des anti-Morsi ne faiblit pas

Au Caire, des milliers de pro-Morsi étaient toujours présents samedi sur deux sites occupés depuis trois semaines. Des manifestations pro-Morsi vendredi ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes.

"La volonté du peuple contre la force militaire" proclamait une banderole déployée aux

abords de la mosquée Rabaa al-Adawiya, où les portraits de Mohamed Morsi étaient omniprésents avec la mention "notre président" ou "président légitime"

Les Frères musulmans ne reconnaissent aucune légitimité au nouveau pouvoir qu'ils accusent d'être issu d'un coup d'État militaire, et font valoir que Mohamed Morsi a été démocratiquement élu.

Des rassemblements des adversaires de l'ancien président islamiste se sont également tenus vendredi soir, mais avec moins de monde et dans une ambiance festive, place Tahrir et aux abords du palais présidentiel.

Les anti-Morsi l'accusent d'avoir gouverné au seul profit de son clan, et estiment que sa légitimité a disparu avec les manifestations monstres du 30 juin réclamant son départ.

Avec dépêches