logo

Trappes : Manuel Valls juge les violences "inacceptables"

Le ministre français de l'Intérieur a appelé au calme au lendemain des violences qui ont eu lieu à Trappes (Yvelines) après le contrôle d'une femme portant le voile intégral. Six personnes ont été interpellées et un adolescent a été blessé à l'œil.

Le ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls, a appelé au calme, samedi 20 juillet, la ville de Trappes, dans les Yvelines, où la tension semblait être retombée après une nuit de heurts entre habitants et forces de l'ordre.

Les échauffourées, qui ont commencé vendredi soir vers 21 heures, ont eu pour origine l'interpellation, jeudi, d'un homme qui s'était opposé au contrôle par la police de son épouse intégralement voilée. Les manifestants, au nombre de 200 environ, ont jeté des projectiles en direction du commissariat et des forces de l'ordre lors des affrontements qui ont duré toute la nuit avant de se disperser vers 3 heures du matin, a-t-on affirmé à l'AFP.

Vidéo amateur des violences à Trappes postée sur Youtube

"L'ordre républicain doit s'imposer"

Deux hommes condamnés à 2 mois de prison ferme après l'agression d'une femme voilée à Trappes

Deux hommes ont été condamnés à deux mois de prison ferme mardi par le tribunal de Versailles pour l'agression d'une femme voilée survenue dimanche à Trappes (Yvelines), quelques jours avant des échauffourés autour du commissariat de la ville, a-t-on appris samedi de sources judiciaires et policières.

Dimanche, deux hommes "alcoolisés" ont pris à partie une femme "parce qu'elle était voilée" et l'ont menacée avec un couteau, selon ces sources.

Interpellés, ils ont été jugées mardi en comparution immédiate. Les deux agresseurs ont été placés sous mandat à l'issue de l'audience.

"S'en prendre aux forces de l'ordre, à un commissariat, à des bâtiments publics, à la façade d'un immeuble, tout ça est inacceptable. Dans un État de droit, l'ordre républicain doit s'imposer et aucune raison ne justifie ces violences", a déclaré Manuel Valls lors d'un déplacement à Marseille.

"J'en appelle au calme, (qui) doit revenir le plus vite possible, a-t-il ajouté. L'ordre républicain sera rétabli à Trappes, il n'y a pas d'autre voie possible."

Six personnes interpellées, un adolescent blessé

Six personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, et un adolescent de 14 ans a été blessé à l'oeil, a fait savoir le procureur lors d'un point presse. L'enquête sur les circonstances de sa blessure a été confiée à l'Inspection générale de la police nationale.

Un important dispositif policier a été par ailleurs déployé dans la nuit aux alentours du  commissariat. Il y restera "tant que l'on sentira qu'il y a une menace à l'ordre public", a indiqué lors d'une conférence de presse, samedi, le préfet des Yvelines, n'excluant pas que de telles violences puissent recommencer.

Vives réactions de la classe poltique

De vives réactions ont aussitôt jailli de tous bords au sein de la classe politique. L'ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux (UMP) a ainsi estimé samedi que le gouvernement "doit avoir le courage de faire preuve de sévérité face à des voyous qui ne respectent rien et qui insultent les lois de la république".

Selon la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, "ces émeutes sont liées à la montée d'un communautarisme délétère exacerbé par une immigration de masse".

Pour le député UMP Éric Ciotti également, ces violences sont d'ordre "communautariste". Il a estimé que la république se devait d'être "implacable" contre ce genre d'incidents.

L'époux indigné aurait tenté d'étrangler un agent

Sous couvert de l'anonymat, le responsable d'une association de musulmans interrogé par l'AFP, a expliqué que la manifestation faisait suite à l'interpellation, jeudi, d'un homme qui s'était opposé au contrôle par la police de son épouse portant un voile intégral.

Cette version a été confirmée par une source policière. Le mari, selon cette source, a assené des coups à un policier. Ce qui lui a valu d'être interpellé et placé en garde à vue.  Selon le procureur, l'époux indigné a même tenté d'étrangler un policier.

La loi sur le port du voile intégral, entrée en vigueur en avril 2011, interdit la dissimulation du visage dans l'espace public. Elle punit l'infraction d'une amende pouvant aller jusqu'à 150 euros ou d'un stage de citoyenneté.

Avec dépêches