Des échauffourées ont opposé dans la nuit de vendredi à samedi des habitants de Trappes, dans les Yvelines, aux forces de l'ordre. À l'origine des protestations : le contrôle d'une femme qui portait le voile intégral.
Le calme était revenu samedi 20 juillet au matin devant le commissariat de Trappes, dans les Yvelines, après une nuit de heurts entre habitants de la ville et forces de l'ordre, a-t-on appris auprès du commissariat.
Les manifestants, au nombre de 200 environ, ont jeté des projectiles en direction du commissariat et des forces de l'ordre lors des affrontements qui ont duré toute la nuit avant de se disperser vers 3 heures du matin, a-t-on affirmé à l'AFP.
Vidéo amateur des violences à Trappes postée sur Youtube
De son côté, le ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls, a qualifié ces violences d'"inacceptabes" et a précisé que des effectifs policiers "nombreux" étaient déployés sur place.
"Aucune raison ne justifie ces violences, elles sont inacceptables", a déclaré le ministre à la presse lors d'un déplacement à Marseille. "L'ordre public est rétabli, il sera rétabli à Trappes [...] Des effectifs nombreux sont déployés et resteront déployés toute cette fin de semaine".
L'époux indigné aurait tenté d'étrangler un agent
Sous couvert de l'anonymat, le responsable d'une association de musulmans interrogé par l'AFP, a expliqué que la manifestation faisait suite à l'interpellation, jeudi, d'un homme qui s'était opposé au contrôle par la police de son épouse portant un voile intégral.
Cette version a été confirmée par une source policière. Le mari, selon cette source, a assené des coups à un policier. Ce qui lui a valu d'être interpellé et placé en garde à vue. Il devrait être prochainement jugé.
"Son mari s'est opposé au contrôle de façon virulente en injuriant et frappant un policier", explique Jean-Marc Galland, directeur de cabinet du préfet des Yvelines. L'homme, placé en garde à vue pour ce motif, l'était toujours samedi matin.
Selon le procureur, l'époux indigné a même tenté d'étrangler un policier.
"Vendredi, il y a eu des demandes d'explication des personnes de la ville qui ne comprenaient pas cette garde à vue", indique Jean-Marc Galland.
La loi sur le port du voile intégral, entrée en vigueur en avril 2011, interdit la dissimulation du visage dans l'espace public. Elle punit l'infraction d'une amende pouvant aller jusqu'à 150 euros ou d'un stage de citoyenneté.
Les tenues "interdites dans l'espace public" sont le niqab, voile intégral ne laissant apparaître qu'une fente pour les yeux et la burqa, vêtement traditionnel en Afghanistan, quasi-inexistant en France. Il couvre complètement la tête et le corps, un grillage dissimulant les yeux. Les "tenues dissimulantes autorisées" sont les tenues dont le port est prescrit (casque pour les deux-roues), justifié par des raisons de santé, ou des motifs professionnels (masque de soudeur, casque intégral de protection).
Avec dépêches