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Égypte : des milliers de pro-Morsi se mobilisent pour "annuler le coup d'État"

Des milliers de partisans des Frères musulmans ont défilé dans la capitale égyptienne, vendredi, pour demander le rétablissement dans ses fonctions du président Mohamed Morsi, plus de deux semaines après son renversement par l’armée.

"Briser le coup d'État", tel est le slogan de cette nouvelle journée de protestations. Des milliers de partisans de Mohamed Morsi ont ainsi bravé les mises en garde de l’armée pour défiler, vendredi 19 juillet au Caire, contre le coup d’État militaire qui a renversé le président issu des Frères musulmans le 3 juillet.

"L’annulation du coup, c’est l’intitulé de leur mobilisation pour ce vendredi", rapporte

Trois femmes tuées à Mansoura dans des affrontements entre factions rivales

Trois femmes ont été tuées vendredi à Mansoura dans le delta du Nil lors d'affrontements entre factions rivales alors que des dizaines de milliers de partisans de Mohamed Morsi s'étaient rassemblés dans tout le pays pour réclamer le retour du président islamiste déchu.
 

Sonia Dridi, correspondante de FRANCE24 au Caire. "Le président intérimaire a prévenu hier : il n’y aura pas de retour en arrière. Mais les Frères musulmans sont déterminés et, manifester, c’est tout ce qui leur reste" analyse-t-elle.

"Sissi dégage, Morsi est le président"

Des cortèges partis de dix-huit mosquées du Caire ont convergé dans l'après-midi vers deux sites que les islamistes occupent depuis près de trois semaines: la mosquée Rabaa al-Adawiya dans un faubourg de la capitale, et les abords de l'Université du Caire, plus proche du centre-ville. Des manifestants pro-Morsi qui se dirigeaient vers le ministère de la Défense et le quartier général de la Garde républicaine ont été bloqués à des barrages de l’armée.

De nombreux slogans visaient le chef de l'armée et ministre de la Défense, le général Abdel Fattah al-Sissi, homme-clé dans la destitution de Mohamed Morsi et nouvel homme fort du pays.

"Sissi dégage, Morsi est le président", ont scandé certains manifestants en brandissant des portraits du président déchu. D'autres traitaient le général de "traître" ou "d'assassin".

Des manifestations islamistes ont également eu lieu en province, à al-Arich (nord Sinaï), Marsa Matrouh (nord-ouest), Beni Sueif et Minya (Moyenne Egypte), ainsi qu'à Alexandrie (nord, la deuxième ville du pays), selon la télévision publique.

Des rassemblements des adversaires de l'ex-président Morsi sont également annoncés sur la place Tahrir et près du palais présidentiel dans la soirée, faisant planer le risque de heurts entre les deux camps.

"On le sent, les autorités commencent à perdre patience et la confrontation est de plus en plus inévitable, surtout si les Frères musulmans continuent de bloquer des routes et de paralyser les activités du pays", affirme Sonia Dridi.

Détérioration de la sécurité

Les précédentes manifestations des partisans de l’ancien président Morsi ont débouché sur des affrontements avec les forces de l'ordre, faisant plus d'une centaine de morts depuis sa chute.

Le pouvoir est également confronté à une nette détérioration de la sécurité dans la péninsule du Sinaï, dans l'est du pays, où sont implantés des groupes islamistes radicaux. Une attaque de roquette a coûté la vie vendredi à deux civils dans cette zone. L'agence Mena a également indiqué que dix djihadistes y avaient été tués ces deux derniers jours lors d'une opération de l'armée contre les combattants islamistes.

Quatre policiers ont également été tués dans une série d'attaques depuis mercredi soir, selon des sources médicales et des services de sécurité.

Avec dépêches