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Près de 6 000 personnes fuient chaque jour les combats en Syrie

En Syrie, près de 6 000 personnes quittent chaque jour leur domicile pour fuir les combats, selon l’ONU qui recense 1,8 million de réfugiés syriens dans les pays voisins. Il s’agit de la pire crise en matière de réfugiés depuis le génocide rwandais.

Des hauts responsables de l’ONU tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme. En Syrie se joue la pire crise en matière de réfugiés depuis le génocide rwandais en 1994, ont-ils affirmé mardi 16 juillet devant le Conseil de sécurité. En moyenne, 5 000 personnes  meurent quotidiennement alors que 6 000 Syriens quittent chaque jour leur domicile pour fuir les combats. Environ 1,8 million de réfugiés syriens ont été recensés dans les pays voisins, a déclaré le Haut commissaire aux réfugiés (HCR), Antonio Guterres, exhortant le Conseil de sécurité, divisé sur le conflit, à prendre des mesures.

"Nous n’avons jamais vu un afflux de réfugiés grimper à un niveau aussi effrayant depuis le génocide rwandais il y a presque 20 ans", a averti Antonio Guterres devant les membres du Conseil de sécurité de l’ONU. Selon lui, les deux tiers des réfugiés recensées en Jordanie, en Irak, au Liban, en Turquie et en Égypte ont fui la Syrie cette année.

5 000 morts par mois

"Le nombre extrêmement élevé de morts aujourd’hui - environ 5 000 chaque mois - montre la totale détérioration de ce conflit", a pour sa part affirmé le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les droits de l’Homme, Ivan Simonovic, à la même tribune. Entre mars 2011, date du début du conflit en Syrie, et avril 2013, plus de 93 000 personnes, dont 6 500 enfants, ont trouvé la mort dans le pays, a-t-il rappelé.

Valérie Amos, coordinatrice de l’aide d’urgence à l’ONU, a usé du même ton alarmant devant le Conseil de sécurité. Selon elle, le monde "assiste non seulement à la destruction d’un pays mais aussi à celle d’un peuple". "Les conséquences sécuritaires, économiques, politiques, sociales, humanitaires et de développement de cette crise sont extrêmement graves et son impact humain impossible à mesurer un terme de traumatisme à long terme et de conséquences émotionnelles sur cette génération de Syrien et sur les suivantes", a-t-elle prévenu.

"La plus grande tragédie du XXIe siècle"

Près de 7 millions de Syriens, dont 4,2 ont été déplacés sur le territoire syrien, a-t-elle souligné, ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence. La moitié sont des enfants. Selon une évaluation du Programme alimentaire mondial, 4 millions de personnes ne peuvent plus, dans le pays, subvenir à leurs besoins alimentaires de base. Valérie Amos a pressé le régime syrien et les rebelles à lever les obstacles bureaucratiques, prenant en exemple Homs, où les agences humanitaires n’ont pas été autorisées de distribuer leur aide par le régime et où l’opposition ne leur a pas permis un passage sécurisé. "Il faut que soient établies des routes humanitaires prioritaires", a-t-elle déclaré, plaidant également pour des "pauses humanitaires" et "la mise en place d’opérations transfrontalières, si nécessaire".

Une demande soutenue par l’ambassadeur adjoint de la Turquie à l’ONU, Levent Eler : "Le Conseil doit considérer des formes alternatives d’acheminement de l’aide, y compris des opérations transfrontalières", a affirmé le diplomate, selon qui le conflit en Syrie est "en train de devenir la plus grande tragédie humanitaire du XXIe siècle".

Les propos alarmants des hauts responsables de l’ONU ont été balayés d’un revers de la main par l’ambassadeur de la Syrie à l’ONU, Bachar Jaafari. Il a estimé que le nombre de morts avancé était "sourcé de manière non-professionnelle" et a critiqué le fait qu’il avait été établi par une société américaine.

Depuis le début du conflit, la Chine et la Russie, qui soutiennent le régime de Bachar al-Assad, ont opposé leur véto à toute résolution du Conseil de sécurité de l’ONU au sujet du conflit en Syrie.

Avec dépêches