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Feu vert israélien pour l’envoi de renforts de l'armée égyptienne dans le Sinaï

L'armée égyptienne a obtenu l'accord d’Israël pour le déploiement de deux bataillons d'infanterie supplémentaires dans le Sinaï, une région où les violences se multiplient depuis la chute de Mohamed Morsi le 3 juillet.

Israël a donné son accord au déploiement de deux bataillons d'infanterie supplémentaires de l'armée égyptienne dans le Sinaï suite de la recrudescence d'attaques armées dans cette région désertique depuis l'éviction du président islamiste Mohamed Morsi.

L'accord de paix entre les deux pays, conclu en 1979, prévoit en effet une limitation de la présence militaire égyptienne dans le Sinaï, péninsule hautement stratégique située aux confins de l'Égypte, d'Israël et de la bande de Gaza. Mais des dérogations temporaires sont possibles par agrément mutuel.
Opération militaire en préparation
La radio militaire israélienne a expliqué que cette décision a pour objectif de "faire face aux menaces contre la sécurité dans le Sinaï, visant à la fois Israël et l'Égypte". En réponse à une demande de l'armée égyptienne, le ministre israélien de la Défense, Moshé Yaalon, a accepté que ces bataillons soient déployés à El-Arich, dans la partie nord du Sinaï, ainsi qu'à Charm el-Cheikh, dans le sud de la péninsule, a ajouté la radio.
Selon des sources militaires égyptiennes citées par l’AFP, l'armée égyptienne se préparerait de son côté à mener une opération dans la région. L'armée connaît le nom des meneurs d’attaques et où ils se trouvent, a expliqué un haut responsable militaire, en précisant que la plupart des hommes armés "vivaient avec leurs familles, dans des villages".
Instabilité croissante
La région, qui fait face à une instabilité croissante depuis la chute début 2011 de Hosni Moubarak, est majoritairement peuplée de Bédouins en conflit avec le pouvoir central égyptien. Elle est également devenue un refuge pour des islamistes radicaux qui s'en servent comme base pour lancer des attaques contre Israël et les forces de sécurité égyptiennes.
Ainsi, début août 2012, quelques semaines après l'élection de Mohamed Morsi, une attaque contre un poste-frontière égyptien avait fait 16 morts. Les assaillants avaient ensuite réussi à pénétrer en territoire israélien, avant d’y être neutralisés. La gravité de cet incident avait poussé l'armée égyptienne à lancer une vaste offensive dans la région, approuvée a posteriori par les Israéliens, sans toutefois parvenir à ramener la stabilité.
Récemment interrogé par FRANCE 24, Eberhard Kienle, directeur de recherche au CNRS et spécialiste du Moyen-Orient, faisait remarquer que les violences dans cette zone "s’exacerbent lorsque le pouvoir au Caire est vacant ou qu’une crise politique se profile en Égypte".
Ces derniers jours, des islamistes radicaux basés dans le Sinaï ont menacé de commettre des violences en représailles à l'éviction, le 3 juillet, du président issu des Frères musulmans.
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Avec dépêches