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Évincé de l'ANC pour ses multiples provocations, le jeune Julius Malema a annoncé la création de sa propre formation politique. Un parti qui lui permettrait de prendre part aux élections générales de 2014.

Exclu du Congrès national africain (ANC) en 2012 pour indiscipline, le jeune leader politique sud-africain Julius Malema s’apprête à lancer son propre parti afin de pouvoir concourir aux élections générales de 2014, dont l'ANC au pouvoir depuis 1994 est grand favori.

La formation, appelée Combattants pour la liberté économique (Economic Freedom Fighters, EFF), "serait un mouvement de gauche radicale, anticapitaliste, anti-impérialiste, qui devrait participer aux élections", a déclaré l'ancien chef de la Ligue de jeunesse de l'ANC devant la presse, jeudi 11 juillet.

EFF devrait être officiellement porté sur les fonts baptismaux lors d’un rassemblement des partisans de Julius Malema les 26 et 27 juillet à Soweto. Son programme reprendrait ses revendications lorsqu'il dirigeait la section des jeunes de l'ANC : la nationalisation des mines et des banques ainsi qu'une réforme agraire sur la base d'une expropriation sans compensation des fermiers blancs.

"Ces mines que nous voulons nationaliser, nous n'allons pas les payer", a-t-il insisté jeudi. Avant d’ajouter : "Personne ne va être rejeté à la mer, mais les Blancs doivent se préparer à partager […] S'il n'y a pas de partage, vous serez forcés à partager".

"Héritier de la lutte anti-apartheid"

Julius Malema, 32 ans, s'est taillé une notoriété d’homme politique turbulent et populiste dont les provocations et les harangues peu amènes à l’égard des Blancs lui avaient valu d'être exclu de l'ANC au début de 2012. Le jeune trublion a également fait parler de lui pour ses ennuis avec le fisc et la justice, qui lui reproche de s'être illégalement enrichi en tirant profit de ses positions politiques.

Depuis sa disgrâce, "Juju", comme l’appelle ses partisans, clame à l’envi que l'ANC a trahi ses idéaux. "EFF est l'héritier de la lutte" contre l'apartheid, a-t-il estimé, qualifiant son futur mouvement d'"organisation populaire inspirée par les souffrances des gens sur le terrain".

Julius Malema a parallèlement annoncé que son mouvement allait payer les frais d'avocats des familles des 34 mineurs tués par la police sud-africaine à la mine de platine de Marikana (nord) en août 2012. L'an dernier, il avait entrepris une tournée des mines en grève, appelant les travailleurs à les rendre "ingouvernables".

Avec dépêches