D’après plusieurs médias, la Chine va lever l'interdiction de vente vieille de 13 ans qui frappait les consoles de jeux vidéo. Un changement majeur qui pourrait faire du bien aux portefeuilles de Microsoft, Sony et Nintendo.
La “santé mentale” des enfants chinois ne serait donc plus menacée par les consoles de jeux vidéo ? La Xbox, la Playstation et la Wii U pourraient, en effet, bientôt être vendues en toute légalité sur le territoire chinois.
L’interdiction de commercialiser ces machines à jouer avait été décidée en juin 2000 par les autorités chinoises qui assuraient, à l’époque, que le jeu vidéo était un problème pour l'équilibre mental des jeunes. Treize ans plus tard, le nouveau Premier ministre chinois, Li Keqiang, est sur le point de mettre un terme à cette règle, assurent de concert, jeudi 11 juillet, le "South China morning post" (SCMP) et le site du magazine américain d’informations économiques "Forbes".
Une nouvelle, si elle vient à se confirmer, à même de mettre du baume au cœur des trois constructeurs historiques de consoles de jeu, Microsoft, Sony et Nintendo. L’ouverture d’un marché comptant plus d’un milliard de consommateurs potentiels pourrait leur permettre de voir l’avenir de manière plus sereine. Nintendo souffre, en effet, actuellement pour maintenir ses objectifs de ventes pour sa console Wii U, sortie en novembre 2012. Les deux autres géants du secteur s’apprêtent, quant à eux, à lancer leur nouvelle plateforme (Xbox One et PS4) pour les fêtes de fin d’année sur un marché où la concurrence avec les smartphones et les tablettes tactiles est de plus en plus féroce.
Renforcer l'attractivité économique de Shangaï
Mais le paradis chinois ne va pas s’ouvrir à eux du jour au lendemain. “Il faut encore l’autorisation formelle du ministère de la Culture qui doit s’assurer que les jeux vendus sur ces consoles ne sont pas trop violents ou politiquement sensibles pour les jeunes”, assure au "SCMP" une source proche du dossier.
Un accord qui devrait être facile à décrocher, croit savoir "Forbes", tant les nouveaux maîtres de Pékin veulent donner des gages d’ouverture de leur économie. Le vrai couac se situe plutôt ailleurs : l’autorisation de vente serait soumise à la condition que les consoles pour les consommateurs chinois soient construites à Shanghaï et nulle part ailleurs. Le régime communiste cherche en effet actuellement à renforcer l’attractivité économique de la ville côtière. Le triumvirat qui règne sur le monde des consoles servirait d’appât de luxe aux investisseurs.
Le problème est que Microsoft, Sony et Nintendo construisent déjà leurs consoles en Chine... mais pas à Shanghaï. Pour satisfaire Pékin, ils seraient donc obligés de trouver de nouveaux partenaires, voire d’ouvrir des nouvelles usines. Des tracasseries administratives et de nouvelles dépenses en perspective que les trois géants du secteur seraient probablement prêts à supporter pour réussir à toucher l’immense marché intérieur chinois.
Surtout que cela leur permettrait de lutter plus efficacement contre les contrefaçons et le marché noir. Les consoles des trois constructeurs - ou leurs clones - sont en effet déjà largement disponibles pour les Chinois férus de jeux vidéo qui savent chercher en dehors des réseaux légaux de distribution. Microsoft, Sony et Nintendo ne voient pas la couleur de l’argent de ces ventes illégales. Jusqu’à présent, ils ne pouvaient que s’en plaindre. S’ils obtiennent le droit de vendre leurs consoles sur le sol chinois, les constructeurs pourront dégainer une offre légale pour essayer de ramener les Chinois dans le droit chemin consumériste.