Après le choc provoqué par la destitution de celui qu'ils considèrent comme le seul président légitime d'Égypte, les pro-Morsi descendent désormais dans la rue pour exprimer leur indignation. Reportage.
Deux jours après la destitution de Mohamed Morsi, ses partisans défilent et se rassemblent pour exprimer leur rejet de ce qu’ils estiment être "un coup d’État militaire". Pour eux, le chef d'État déchu est toujours leur président légitime.
Dans la foule, Bassem Odeh, l’un des ministres les plus populaires du gouvernement renversé, promet que son camp va continuer de se battre. "La campagne d'arrestations contre des personnalités de ce pays est une grande erreur. La fermeture de chaînes privées et la censure sont de grandes erreurs ainsi que la suspension de la Constitution. L’armée doit préserver sa crédibilité", martèle le désormais ex-ministre de l’Approvisionnement alimentaire.
Des militants en roue libre
Mais ce dernier est bien seul depuis 48 heures, alors que la plupart des cadres du camp de l’ex-président ont été arrêtés. Et sans leader affiché, il n’y a plus de consigne distillée aux militants. Une situation qui laisse craindre des débordements. Des violences ont d'ailleurs déjà été constatées place Tahrir entre pro et anti-Morsi.
“Nous sommes prêts à sacrifier notre sang pour notre président Morsi, le président légitime et élu, pour mettre en place les règles de Dieu sur terre”, s’écrit un militant brandissant un drapeau appelant au Djihad, la guerre sainte.
Même si les scènes de liesse sont encore présentes à travers la capitale, la tension est forte et certains se préparent clairement à une nouvelle série de confrontations meurtrières.