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Dans un discours devant l’Assemblée constituante tunisienne ce vendredi, le président François Hollande a reconnu les blessures de la relation entre les deux pays, celles notamment dues au soutien tardif de Paris durant la révolution.

En visite d’État en Tunisie, François Hollande s’est exprimé vendredi 5 juillet devant l’Assemblée nationale constituante. Premier président français accueilli dans le pays depuis la révolution de 2011, le chef de l’État a voulu "montrer que la relation entre la France et la Tunisie peut être refondée". Et dissiper les ombres entre Paris et Tunis en commençant par "assumer la vérité", a-t-il expliqué, appelant à "tirer toutes les leçons du passé, même le plus brûlant". "Car il y a des blessures, je les connais, il y a eu des incompréhensions au moment de la révolution tunisienne", a-t-il enchaîné. Le président français a aussi annoncé l’ouverture de "toutes les archives" pour faire la lumière sur l’assassinat de Farhat Hached, héros du mouvement national tunisien assassiné en 1952.

"La Tunisie a montré l’exemple"

Exprimant "la confiance de la France dans la Tunisie nouvelle", François Hollande a lancé, sous les applaudissements : "La France sait que l'islam et la démocratie sont compatibles." Le président français a eu une pensée pour Chokri Belaïd, "homme de conviction tué pour ses idées" et appelé à ce que "toute la lumière soit faite sur son assassinat". L’homme politique et avocat, hostile aux islamistes radicaux, avait été assassiné devant son domicile le 6 février 2013.

"La France vous encourage sans vous donner de leçons", a voulu expliquer le président français alors que Paris est régulièrement accusé d’ingérence par une partie de la classe politique tunisienne. "La Tunisie a montré l’exemple au printemps 2011 (…) Vous portez un espoir qui va bien au-delà du peuple tunisien, bien au-delà des peuples arabes."

Des annonces

En plus des 1,5 milliard d’euros d’engagement de la France pour venir en aide à la Tunisie, par le biais de l’Agence française de développement, le président français a annoncé que s’ajouteraient 500 millions d’euros de prêts et de dons "pour supporter la transition" démocratique dans le pays. Il a également appelé de ses vœux davantage d’investissements mutuels, rappelant que la Tunisie pouvait notamment s’appuyer sur le tourisme : "J’invite tous les Français à venir nombreux passer leurs vacances en Tunisie."

En outre, "tout ce qui a été mal acquis vous sera rendu", a assuré le chef d'État, annonçant qu’un magistrat français serait "bientôt basé à Tunis" pour "veiller" au retour en Tunisie des biens acquis en France par le "régime déchu" de Ben Ali.

François Hollande a également rappelé son souhait d’"améliorer la mobilité entre la France et la Tunisie tout en luttant contre l’immigration clandestine".