
, envoyé spécial à Bastia – La ministre des Sports, Valérie Fourneyron, a rencontré samedi avant le départ du Tour une délégation de coureurs excédés par le traitement médiatique des affaires de dopage qui éclaboussent une fois de plus la Grande Boucle.
Ils étaient cinq coureurs samedi 29 juin sous le soleil de Porto-Vecchio à rencontrer la ministre des Sports, Valérie Fourneyron. Les Français Jérémy Roy, Samuel Dumoulin, Jérôme Pineau, l’Allemand Jens Voigt et l’Espagnol Luis Angel Mate ont profité de la présence de la ministre pour exprimer leur ras-le-bol alors que le 100e Tour de France prenait son envol. "On sort des affaires (Jalabert, Armstrong) qui ont 15 ans, qui ne sont pas de notre génération," a ainsi expliqué le coureur de l’équipe AG2R La Mondiale Samuel Dumoulin à la sortie de cette réunion. "On voulait dire qu’on en a marre d’être montrés du doigt. Aujourd’hui, on est un sport comme les autres. Il n’y a pas plus de cas positifs qu’ailleurs."
Jérémy Roy (FDJ.fr) : "le vélo va dans le bon sens"
Selon son compatriote, Jérémy Roy (FDJ.fr), l’entrevue avec la ministre des Sports a été "très bonne". C’est en tout cas ce qu’il a expliqué à FRANCE 24."À force de se faire taper dessus, il faut bien réagir à un moment donné", s'est insurgé Jérémy Roy qui, à l’instar des autres coureurs, demande à ce que la commission sénatoriale sur le dopage attende la fin de la Grande Boucle avant de dévoiler une liste de coureurs du Tour de France 1998 contrôlés positifs à l’EPO grâce à des analyses rétrospectives. Car la grosse inquiétude du peloton, c’est que cette commission respecte son calendrier, à savoir qu’elle révèle les noms le 18 juillet, soit le jour de l’étape reine de ce Tour 2013, la double ascension de l’Alpe-d’Huez.
"On ne voit pas l’intérêt de sortir cette liste où ne figureront que des cyclistes car c’est le seul sport à avoir conservé les échantillons de contrôles passés. Le 18 juillet, ce sera encore le Tour et ça occultera le cyclisme actuel pour un cyclisme révolu, de retraité", a ajouté Jérémy Roy.
"Le Tour de France, ce n'est pas que le dopage"
Malheureusement pour le coureur de l’équipe FDJ.fr et ses collègues, la ministre des Sports ne pourra pas faire grand-chose. "Il y a une séparation entre le législatif et l’exécutif", a-t-elle ainsi indiqué au micro de FRANCE 24. "La commission d’enquête du Sénat a sa totale indépendance. Aujourd’hui, elle décide de son calendrier. Les conclusions doivent être données le 18 juillet, mais elle peut si elle le souhaite différer la date de ses conclusions."
L’ancienne maire de Rouen et volleyeuse de haut niveau a également insisté sur le fait qu’elle ne cherchait "absolument pas à cibler le cyclisme. Le Tour de France, ce n’est pas que le dopage. Et le dopage, ce n’est pas que le Tour de France. Mais nous avons encore besoin de progresser ensemble."
Valérie Fourneyron (ministre des Sports) "ne cherche pas le lynchage médiatique"
Valérie Fourneyron se range donc du côté des coureurs : "Il y a encore à faire, mais les périodes les plus noires sont dernières nous, alors arrêtons de stigmatiser le Tour de France, arrêtons de stigmatiser les cyclistes".