Le président américain Barack Obama, attendu en Afrique du Sud, ne rendra pas visite à Nelson Mandela, hospitalisé depuis près de trois semaines. Accompagné de sa femme, il devrait toutefois rencontrer des membres de la famille de "Madiba".
En visite en Afrique du Sud, le président américain Barack Obama ne se rendra pas au chevet de Nelson Mandela, toujours dans un état critique. Le couple Obama doit toutefois rencontrer des membres de la famille de l'ancien président sud-africain en privé, indique un responsable américain. "Par égard pour la paix et le confort de Nelson Mandela, et pour les souhaits de sa famille, [le président et son épouse] n'iront pas à l'hôpital", a précisé, à l'AFP samedi 29 juin, ce haut fonctionnaire sous couvert d'anonymat. Le couple présidentiel doit "rencontrer en privé des membres de la famille Mandela pour leur présenter leurs vœux et leurs prières en ce moment difficile", a-t-il ajouté.
Avant même d'atterrir à Pretoria vendredi soir, Barack Obama avait déclaré "ne pas avoir besoin d'une photo avec [Mandela]". "La dernière chose que je veux faire, c'est être indiscret à un moment où la famille est inquiète", avait-il poursuivi. Barack Obama a rencontré le héros de la lutte anti-apartheid en 2005, alors qu'il était jeune sénateur. Ils se sont depuis parlé à plusieurs reprises au téléphone.
L'héritage de Mandela au premier plan
En Afrique du Sud, "le président va parler de l'héritage de Nelson Mandela, et cela va occuper une grande part de notre temps en Afrique du Sud", a déclaré le conseiller adjoint à la sécurité américain Ben Rhodes.
Barack Obama doit notamment rencontrer son homologue Jacob Zuma à Pretoria et visiter la célèbre township de Soweto samedi, avant de se rendre au Cap dimanche.
Le président américain doit se recueillir ensuite à l'île-bagne de Robben Island, où Nelson Mandela a passé dix-huit de ses vingt-sept années de détention dans les geôles de l'apartheid. Il s'agit d'une nouvelle étape symbolique pour le président américain, qui a déjà fait une halte remarquée jeudi sur l'île de Gorée, grand lieu de mémoire de la traite des Noirs au large de Dakar.
Manifestations
Mais Barack Obama doit aussi s'attendre à des manifestations. Des militants pro-Palestiniens, des opposants à l'usage de drones par l'armée américaine, des militants du Parti communiste sud-africain et des syndicalistes en effet prévu de protester au cours la visite du président américain.
Une cinquantaine d'étudiants musulmans se sont ainsi rassemblés dès vendredi après-midi devant l'ambassade américaine - non loin de l'hôpital où est soigné Nelson Mandela -, pour une prière de protestation. "Nous sommes ici pour protester contre la venue de M. Barack Hussein Obama. En tant qu'individus épris de liberté, nous n'avons pas de problème avec M. Barack Obama, mais nous avons un problème avec le président Barack Hussein Obama" et la "politique étrangère brutale" de son gouvernement, a expliqué l'imam Syed Sayeed.
Ils ont été rejoints par quelques dizaines de militants de la Cosatu, la grande confédération syndicale proche du pouvoir sud-africain, criant "l'impérialisme américain ça suffit, le capitalisme ça suffit". Nombre d'entre eux portaient des tee-shirts où était écrit "Non, Obama, vous ne pouvez pas emprisonner sans procès", en référence à la prison de Guantanamo.
Avec dépêches