
La police financière italienne a procédé ce vendredi à l'arrestation d'un prélat, d'un membre des services secrets italiens et d'un intermédiaire financier liés à la Banque du Vatican et soupçonnés de corruption ainsi que de fraude.
C'est un coup dur pour le très secret Institut des œuvres de religion (IOR), aussi appelé Banque du Vatican. La police financière italienne a arrêté, vendredi 28 juin, Mgr Nunzio Scarano, un membre des services secrets italiens et un intermédiaire financier dans le cadre d'une enquête sur les agissements de cette banque à la réputation sulfureuse. Les autorités italiennes n'ont pas confirmé ces informations relayées par plusieurs médias transalpins mais la police doit tenir une conférence de presse en fin de matinée.
Les personnes interpellées sont soupçonnées de fraude fiscale et de corruption et le prélat est également accusé de blanchiment d'argent. L'enquête qui a mené à ce coup de filet porte sur le rapatriement de 20 millions d'euros en espèce de Suisse. L'argent appartiendrait à des proches de Mgr Nunzio Scarano.
L'espion impliqué dans l'affaire est soupçonné d'avoir accepté de rapatrier les fonds depuis la Suisse à bord d'un avion privé, moyennant une récompense de 400 000 euros.
Redorer le blason de la banque du Vatican
Les investigations menées par la police italienne ont débuté en parallèle à une enquête qui remonte à 2010 et s'intéresse plus généralement aux activités des responsables de la Banque du Vatican.
Ces nouvelles arrestations arrivent à un mauvais moment pour le Vatican qui tente depuis plusieurs mois de redorer le blason de l'OIR. Longtemps soupçonnée d'avoir facilité les blanchiment d'argent notamment de membres de la mafia italienne et américaine, la sulfureuse banque cherche actuellement à se refaire une virginité financière. Ses responsables ont lancé un vaste audit du fonctionnement de l'institution, mis en place un site Internet où les comptes de l'OIR devraient être publiés avant la fin de l'année et signé des accords d'échange d'informations notamment avec les États-Unis.
Les autorités bancaires européennes ont reconnu, en 2012, que les réformes de la Banque du Vatican vont dans le sens d'une nécessaire plus grande transparence. Mais, elles ont aussi souligné que l'OIR devait faire encore plus.
FRANCE 24 avec dépêches