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Le groupe norvégien Telenor et son homologue qatari Ooredoo ont obtenu, jeudi, les deux premières licences de téléphonie mobile en Birmanie où les autorités veulent passer de 5 à 75 % d'abonnés mobiles d'ici 2016.
Avec la Corée du Nord, c'est l'un des derniers bastions à conquérir pour les opérateurs de téléphonie. Deux d'entre eux, le Norvégien Telenor et le Qatari Ooredoo viennent de prendre un sérieux avantage sur leurs concurrents en Birmanie. Rangoon leur a, en effet, attribué, jeudi 27 juin, les deux premières licences de téléphonie mobile pour une durée de 15 ans.
Ils étaient une quinzaine, dont le Français Orange, à vouloir obtenir ses précieux sésames, ouvrant la porte d'un nouveau marché encore numériquement vierge. Il n'y a, en effet, actuellement que 5,1 % des Birmans qui disposent d'un téléphone portable, d'après un rapport de février 2013 du réseau asiatique de Radio Free Asia. Le gouvernement birman aimerait que d'ici 2016 entre 75 à 80% des quelque 60 millions d'habitants soient équipés. De quoi faire miroiter de jolis profits à Telenor et Ooredoo.
Mais pour ces deux opérateurs, la partie n'est pas encore tout à fait gagnée. L'autorisation accordée par Rangoon est conditionnée : les deux groupes devront respecter les dispositions de la loi sur les télécommunications attendue dans les prochaines semaines. Parmi les conditions, les deux groupes doivent couvrir 25% du territoire dans l'année à venir et 75% dans les 60 mois.
Et si l'un d'entre eux échoue à satisfaire aux exigences birmanes, les autorités ont déjà choisi un opérateur de secours : le Français Orange, associé pour l'occasion au Japonais Marubeni Corporation.
10 mois de salaires
Si l'ouverture du marché birman est une aubaine pour les multinationales des télécoms, elle est aussi très attendue par les Birmans. Ils étaient, jusqu'au retrait officiel de la junte militaire au pouvoir en 2011, habitués à n'avoir d'autre choix que de passer par un opérateur unique et public pour téléphoner. Un monopole qui était largement perçu comme une manière, pour le pouvoir, de contrôler les communications.
Une mainmise étatique qui était aussi synonyme en Birmanie de tarifs exorbitants, nNotamment pour ceux qui voulaient se doter d'un smartphone avec une connexion internet. Un tel gadget coûte, encore actuellement, en moyenne 563 dollars soit 10 fois le salaire moyen mensuel, d'après le rapport de Radio Free Asia. L'iPhone bat tous les records puisqu'il faut payer près de 1 200 dollars pour s'en procurer un.
L'ouverture à la concurrence internationale devrait ainsi permettre de faire sensiblement baisser ces prix. D'autant plus que le gouvernement birman a fait de l'accès à l'Internet grâce aux smartphones sa priorité dans le domaine technologique et devrait donc faire en sorte d'en démocratiser au maximum l'adoption.