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Le ministre équatorien des Affaires étrangères a indiqué lundi que la demande d’asile émise depuis Moscou par Edward Snowden, l’homme qui a révélé au monde l'existence d'un programme de surveillance de la NSA, était en cours d’analyse.

Le ministre équatorien des Affaires étrangères a indiqué lundi que son pays "analysait" avec attention la demande d'asile déposée par Edward Snowden, ex-consultant de la CIA accusé d'espionnage par Washington. "Il y va de la liberté d'expression et de la sécurité des citoyens dans le monde", a déclaré Ricardo Patiño aux journalistes à Hanoï, où il se trouvait en voyage officiel. Il devrait s’exprimer sur ce dossier lors d’une conférence de presse dans la ville vietnamienne à 14 h (heure de Paris).

Le jeune informaticien de 29 ans, recherché par la justice des États-Unis après avoir livré une masse d'informations sur les opérations américaines de surveillance électronique, a, dimanche matin, quitté Hong Kong, où il était réfugié. Il est arrivé à Moscou par un vol de la compagnie russe Aeroflot.

La chasse est lancée

Les États-Unis, qui ont indiqué être "déçus" que Hong Kong n’ait pas arrêté Snowden, ont réaffirmé dimanche leur détermination à le ramener sur leur territoire afin de le juger pour espionnage.

Le gouvernement fédéral américain a appelé lundi la Russie à l'expulser mais cette éventualité est jugée peu probable par le député russe Alexeï Pouchkov, président de la commission des affaires étrangères de la Douma d'Etat, compte tenu de l'état des relations entre Moscou et Washington. "Nos liens sont dans une phase plutôt compliquée et dans ce contexte, (....), comment les Etats-Unis peuvent-ils s'attendre à de la retenue et à de la compréhension de la part de la Russie", a-t-il ajouté.

Le fugitif, sous le coup d'un mandat d'arrêt, "ne doit pas être autorisé à continuer à voyager", a déclaré une porte-parole, en précisant qu'il conservait toutefois sa citoyenneté américaine.

"La chasse est lancée", a déclaré dimanche Dianne Feinstein, la très bien informée présidente de la commission du Renseignement du Sénat américain. "Je veux qu'il soit attrapé et ramené pour être jugé. Nous devons savoir ce qu'il détient. Il pourrait avoir beaucoup, beaucoup plus, et risquer de mettre en danger des gens", a-t-elle expliqué sur la chaîne CBS. L'élue a précisé que Snowden pourrait détenir plus de 200 documents, citant ses propres sources.

Évaporé

Des médias russes ont indiqué qu'il pourrait être en transit pour Caracas via La Havane. Wikileaks a, en outre, affirmé dans un communiqué qu'"il était en route pour la République d'Équateur".

Edward Snowden, dont les États-Unis avaient réclamé en vain l'extradition à Hong Kong, s'est évaporé à l'arrivée à Moscou. Il n'était pas parmi les passagers qui ont passé le contrôle des passeports au terminal F de l'aéroport de Moscou-Cheremetievo, selon une journaliste de l'AFP.
Des journalistes de l'AFP ont vu une voiture diplomatique portant un drapeau équatorien devant le terminal, accompagnée d'un 4X4.

Le soutien de WikiLeaks

La chaîne de télévision publique Rossia 24 a estimé qu'Edward Snowden pouvait avoir été emmené pour passer la nuit dans une ambassade d'un pays sud-américain à Moscou.

L'Équateur a accordé l'asile politique au fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, recherché par les États-Unis pour avoir révélé des quantités de messages diplomatiques, et réfugié depuis juin 2012 à l'ambassade d'Equateur à Londres.

Ces derniers jours, Julian Assange a déclaré publiquement son soutien à Edward Snowden. Le fondateur australien de WikiLeaks a dénoncé, en outre, samedi l'inculpation de Snowden pour espionnage par la justice américaine et a appelé un "pays courageux" à se porter volontaire pour lui accorder l'asile.

Avec dépêches