Facebook a remanié sa célèbre application de photo Instagram pour y ajouter la possibilité de publier de courtes vidéos de 15 secondes. Le réseau social essaie ainsi de concurrencer Twitter, qui dispose déjà de son propre service.
Quinze secondes contre six secondes. Tels sont, en résumé, les termes de la guerre déclarée par Facebook à Twitter dans l'univers des services de partage de vidéos sur l'Internet. Le numéro un des réseaux sociaux a ajouté, jeudi 20 juin, la possibilité de prendre, grâce à l'application Instagram qui lui appartient, des courtes vidéos de 15 secondes maximum. Une manière de répondre au service de microblogging qui a lancé, en janvier 2013, Vine, son propre service de partage de vidéos d'une durée de six secondes au plus.
Mais ce nouveau front dans la guerre des réseaux sociaux ne se limite pas à une question de secondes. Fidèle à la tradition de retouche facile qui a fait son succès pour la photographie, Instagram propose une quinzaine d'effets pour les vidéos. Une option qui n'est pas (encore) au menu de Vine.
En clair, Facebook a imaginé son service comme une sorte de "Vine++". Pourtant Kevin Systrom, le fondateur d'Instagram, s'est défendu d'avoir voulu planter un couteau dans le dos de Twitter. "Vine n'a eu aucun impact sur ce que nous avons fait avec Instagram", a-t-il affirmé, jeudi 20 juin, au "Wall Street Journal".
Pour les jeunes et la publicité
Qu'on le croit sur parole ou non, le succès de Vine n'a pas dû laisser indifférents les responsables de Facebook et d'Instagram. Après seulement six mois d'existence, plus de 2 millions de vidéos capturées grâce à Vine sont postées tous les jours sur Twitter. Il y a même actuellement sur le réseau de microblogging plus de vidéos Vine partagées que de photos Instagram.
Le message est clair : il y a un jeune public pour ce genre de courtes vidéos, souligne le site spécialisé dans les nouvelles technologies GigaOm. Exactement la population que Facebook cherche à reconquérir alors que plusieurs études indiquent que les adolescents ont tendance à se détourner du roi des réseaux sociaux.
Mais quel est l'intérêt économique pour Facebook de se lancer ainsi dans une guerre des vidéos sur le Net ? "Ce n'est sûrement pas un accident si 15 secondes, c'est exactement le temps des versions courtes des publicités à la télévision. Ainsi les publicitaires n'auront même pas à retravailler leurs clips avant de les soumettre sur Instagram", souligne le site américain d'informations Quartz.