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Élections provinciales sous haute tension dans deux régions sunnites

Les Irakiens des provinces de Nivive et Al-Anbar élisent jeudi leurs conseillers provinciaux. Un vote sous haute surveillance dans ces deux régions à majorité sunnites, engagées depuis des mois dans un bras de fer avec le Premier ministre chiite.

Les Irakiens élisaient jeudi, sous la surveillance étroite des services de sécurité, leurs conseillers provinciaux à Ninive et Al-Anbar, des régions à majorité sunnite qui manifestent depuis des mois contre le Premier ministre chiite.

Les élections provinciales s'étaient tenues le 20 avril dans la majorité des 18 provinces irakiennes, mais le scrutin avait été reporté à Ninive (nord) et Al-Anbar (ouest), officiellement pour des raisons de sécurité.

Les détracteurs du gouvernement avait cependant estimé que ce report était avant tout motivé politiquement.

Les résultats de ces élections serviront de baromètre pour la popularité du Premier ministre Nouri al-Maliki, accusé par la communauté sunnite d'accaparer le pouvoir, alors que des élections législatives sont prévues en 2014.

D'importantes mesures de sécurité ont été mises en place pour ce scrutin dans ces deux provinces où neuf candidats ont été tués lors des semaines précédant le vote, selon l'ONU.

Dans la province de Ninive, par exemple, le trafic automobile a été interdit.

Dernier exemple en date des violences dans cette province, le chef d'un parti politique allié à Nouri al-Maliki et quatre membres de sa famille ont été tués mercredi dans un attentat suicide, selon des responsables des services de sécurité et de santé.

Aucun groupe n'a revendiqué cette attaque mais des activistes sunnites liés à Al-Qaïda ont cherché à intimider les candidats au scrutin.

L'Irak connaît depuis le début de l'année un regain de violences, coïncidant avec la mobilisation sunnite contre le gouvernement.

En mai, plus d'un millier de personnes ont péri dans des attentats, le mois le plus meurtrier depuis 2008, selon les Nations unies.

Son représentant dans le pays Martin Kobler a prévenu que l'Irak était "prêt à exploser" et à renouer avec le conflit confessionnel des années 2006-2007.

Début juin, M. Maliki et la plupart des responsables politiques et religieux du pays, dont son rival le président sunnite du Parlement Oussama al-Noujaïfi, avaient participé à une grande rencontre pour tenter d'apaiser les tensions. Mais la démarche n'avait pas débouché sur un accord.

Quelque 2,8 millions d'électeurs des provinces de Ninive et Al-Anbar devront choisir parmi 1 185 candidats de 44 partis politiques.

Les bureaux de vote ont ouvert à 07H00 (0400 GMT) et doivent fermer à 17H00 (14H00 GMT).

AFP