À Sao Paulo la mobilisation se poursuit. Près de 50 000 manifestants ont exprimé mardi leur "ras-le-bol" contre la vie chère. Malgré les appels au calme de la présidente brésilienne, des rassemblements sont prévus jeudi aux quatre coins du pays.
"Enfin, le Brésil montre son vrai visage !". Derrière cette petite phrase s’exprime la colère de milliers de Brésiliens qui gronde dans tout le pays depuis le samedi 15 juin, date du début de la Coupe des confédérations à Rio. Près de 50 000 personnes ont a nouveau battu le pavé de Sao Paolo, capitale économique du Brésil, mardi.
Outre l’augmentation du prix des billets des transports publics, les manifestants s'insurgent contre les dépenses colossales (11 milliards d'euros) engagées par le pays pour la Coupe du monde de football en 2014, alors que certains services publics sont sinistrés.
'La hausse du prix des transports en commun, c’est vraiment la goutte d’eau !", s’insurge Farid, 36 ans, interrogé par FRANCE 24. "Les Brésiliens en ont marre de voir des millions de reais dépensés pour la Coupe des confédérations, la Coupe du monde en 2014, les J.O en 2016, les Journées mondiales de la jeunesse [23 au 28 juillet 2013, NDRL] ! En attendant, les transports publics sont terribles, l'éducation nationale est horrible, les profs ont des salaires de minables, les services de santé sont lamentables et les routes sont pourries, même celles où il y a des péages", précise le jeune homme.
"L'inflation ne cesse de grimper ! La violence ne cesse de croître ! La corruption est de plus en plus visible, les hommes et femmes politiques sont jugés, mais ils restent au pouvoir... Et les médias essaient de manipuler la population ! Surtout la chaîne Globo ! Ras-le-bol !!!", ajoute Farid.
Dans le cortège, Isabela, une étudiante de 21 ans affirme, elle, qu’elle se " rend compte qu'on en a ras-le-bol, que c'est le moment de dire 'basta !'".
Quelques échauffourées en marge du défilé
Malgré la volonté pacifique des manifestants, cette marche, qui s’est scindée en deux devant la mairie, a dégénéré en saccages et en affrontements violents avec la police. Les forces de l’ordre ont notamment tiré des gaz lacrymogènes lorsqu'une poignée de personnes ont tenté de forcer l'entrée de la mairie de Sao Paulo.
Un camion de transmission de la chaîne de TV Record ainsi qu’une cabine de police et une agence bancaire situés près de la mairie ont été incendiés. Des boutiques ont été saccagées et pillées et la façade récemment restaurée de l'Opéra a été taguée.
L’ambiance reste donc électrique. Et, malgré les discours d’apaisement de la présidente Dilma Rousseff qui s’est entretenue mardi avec son mentor politique, l'ex-président Lula, la mobilisation ne devrait pas faiblir dans les prochains jours.
Une manifestation est prévue mercredi à Fortaleza, dans le Nordeste, à laquelle 30 000 personnes ont promis sur Facebook de participer.
La tension devrait atteindre son comble jeudi car des marches sont prévues dans plusieurs villes du pays. À Rio, le défilé coïncidera avec le match Espagne -Tahïti comptant pour la Coupe des confédérations qui se dispute jusqu'au 30 juin.