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Mis en examen pour escroquerie en bande organisée dans l'affaire Tapie, le patron d'Orange, Stéphane Richard, a reçu dimanche soir le soutien de François Hollande. Un appui qui devrait lui assurer de rester à la tête de la société de télécoms.

Stéphane Richard, le patron d'Orange, inculpé d'escroquerie en bande organisée, semble assuré d'être maintenu à la tête du numéro un français des télécoms au conseil d'administration de lundi, grâce au soutien de l'Etat, officialisé dimanche soir par le président François Hollande.

La réunion du conseil d'administration de l'opérateur historique des télécoms françaises s'annonçait à haut risque pour l'ancien haut-fonctionnaire. Mais M. Hollande, intervenant sur la chaîne de télévision M6, a annoncé que l'Etat donnerait pour instructions à ses représentants de voter lundi en faveur d'un maintien de M. Richard.

Expliquant vouloir ne rien faire susceptible de déstabiliser Orange et ses 170.000 salariés, M. Hollande a indiqué que M. Richard resterait dans ses fonctions aussi longtemps qu'il serait en mesure de diriger ce groupe, malgré son inculpation.

"Tant que Stéphane Richard peut être dirigeant de cette entreprise sans qu'il y ait de conséquences de la procédure judiciaire, il restera", a dit le chef de l'Etat.

"Si la procédure judiciaire venait à être d'une nature telle qu'il ne puisse pas être dirigeant de l'entreprise, à ce moment-là une autre décision serait prise", a ajouté François Hollande.

Le président a dit avoir deux intérêts à préserver dans cette affaire, celui de l'entreprise et celui de l'Etat.

M. Richard a été mis en examen (inculpé) mercredi pour "escroquerie en bande organisée" pour sa responsabilité présumée dans une affaire d'arbitrage commercial en 2008 quand il était directeur de cabinet de l'ex-ministre de l'Économie Christine Lagarde, actuelle directrice générale du Fonds monétaire international (FMI). Dans cette affaire, Mme Lagarde a été placée sous le statut de "témoin assisté", intermédiaire entre témoin et inculpé.

Actionnaire à 27% d'Orange, l'Etat ne compte que trois administrateurs sur les quinze membres du conseil d'administration, mais une prise de position hostile à M. Richard aurait rendu sa position intenable en dépit de l'appui dont il bénéficie parmi les salariés et au sein du monde patronal.

Selon le quotidien Le Monde, au moins quatre des sept administrateurs indépendants sont aussi favorables à la reconduction de M. Richard.

Ils savent gré à M. Richard d'avoir su pacifier une entreprise qui se relève à peine d'une vague de suicides qui l'a secouée entre 2008 et 2009.

Les partisans de M. Richard soulignent également le besoin de stabilité du groupe, confronté à un climat extrêmement concurrentiel.

AFP