
Les dernières préparations du sommet du G8, qui se déroulera lundi et mardi sur une presqu’île d’Irlande du Nord, sont en cours. L'évasion fiscale et la crise syrienne font partie des dossiers brûlants qui seront abordés.
Dans deux jours, les dirigeants des huit pays les plus riches du monde se réuniront sur une presqu’île d’Irlande du Nord pour le sommet du G8. Et pour tenir à bonne distance les manifestants altermondialistes, la réunion aura lieu dans un complexe hôtelier de luxe isolé, situé à huit kilomètres de la ville la plus proche, Enniskillen. Environ 10 000 manifestants sont en effet attendus à Belfast, capitale située à quelque 130 km de là, à l'appel de syndicats ainsi que d'organisations luttant contre la faim dans le monde. En face, quelque 8 000 policiers sont mobilisés pour l'événement.
Au menu de ce sommet, la lutte contre l’évasion fiscale tient une place privilégiée. Le Premier ministre britannique David Cameron, qui a promis un tournant décisif pour ce G8 dans la lutte contre le secret bancaire et l'évasion fiscale, a ouvert la voie, samedi 15 juin, en invitant à Downing Street les représentants de dix territoires britanniques d'outre-mer (notamment les Bermudes, îles Caïman, Jersey et Guernesey) dont plusieurs sont considérés comme des paradis fiscaux.
Dans une interview publiée samedi par le quotidien britannique "The Guardian", il s'est engagé à "éradiquer" le secret fiscal au Royaume-Uni. Une façon de mettre la pression sur les paradis fiscaux dépendant de la Couronne, mais aussi de montrer l'exemple pour persuader les sept autres grandes puissances industrielles d'avancer sur le dossier. Le gouvernement britannique a aussi dans le collimateur les groupes qui ne paient quasiment pas d'impôts, malgré une activité florissante, de Starbucks à Google en passant par Amazon ou Apple, grâce à des artifices comptables.
Le dossier syrien risque d'éclipser tous les autres
Autre sujet brûlant au menu du G8 : le conflit syrien. Vendredi soir, pendant une heure environ, le Premier ministre s'est entretenu à ce sujet avec les dirigeants américain Barack Obama, français François Hollande, allemand Angela Merkel et italien Enrico Letta. Une vidéoconférence destinée à déterminer "la manière dont les pays du G8 devraient s'accorder pour travailler ensemble à une transition politique afin de mettre fin au conflit", selon Downing Street.
Mais les tensions entre Washington et Moscou, membre du G8 et fournisseur d'armes au régime de Damas persistent. Et ce d’autant plus depuis que les États-Unis ont accusé, jeudi, Damas d’utiliser des armes chimiques et annoncé un soutien militaire aux rebelles syriens. Le président russe Vladimir Poutine aura l'occasion d'en parler avec David Cameron dimanche à Londres, et avec Barack Obama lundi lors de deux rencontres bilatérales.
Accord commercial entre les États-Unis et l'Union européenne
Au-delà des paradis fiscaux et de la Syrie, le sommet du G8 pourrait débuter avec un geste fort dans un autre dossier : le lancement des négociations du plus gigantesque accord commercial du monde entre les États-Unis et l'Union européenne. Vendredi soir, les 27 sont parvenus à l'arraché à un accord pour exclure le secteur audiovisuel du mandat des négociations, au nom de l'exception culturelle âprement défendue par la France.
Malgré l'importance de tous les dossiers au menu, David Cameron n'a pas caché, dans son interview au "Guardian", ses interrogations sur l'utilité de réunions au sommet, comme celle du G8. "Trop d'entre elles se résument à des communiqués sans fin, a-t-il concédé. J'ai demandé une fois où ces communiqués atterrissaient (...). Y-a-t-il un cimetière des éléphants pour les communiqués ?"
Avec dépêches