
Une semaine après la rixe qui a coûté la vie à Clément Méric, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé mardi qu'il allait lancer une procédure pouvant aboutir à la dissolution du groupe d'extrême droite Troisième Voie.
Une semaine après la mort du jeune militant d’extrême gauche Clément Méric, tué lors d’une rixe avec des skinheads à Paris, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé, sans surprise, mardi 11 juin, son intention de lancer une procédure pouvant aboutir à la dissolution du groupe Troisième Voie, une mouvance d’extrême droite dont seraient proches les agresseurs de Clément Méric.
Deux jours plus tôt, le Premier ministre avait déjà fait part de son intention d’interdire les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), un autre groupe d’extrême droite – qui assure le service d’ordre de Troisième Voie - présidé par Serge Ayoub, alias "Batskin". Le gouvernement soupçonne la mouvance d'être en passe de constituer "un groupe de combat".
"Contraires aux valeurs de la République"
"La même phase contradictoire [que celle menée contre les JNR] sera également engagée pour le groupe Troisième Voie et pour tous les groupes, associations et groupements d'extrême droite contraires aux valeurs et aux lois de la République", a annoncé le Premier ministre dans l'hémicycle.
"C'est à l'issue de cette procédure contradictoire (…) que le président de la République prendra un décret en Conseil des ministres [en vue de sa dissolution]", a-t-il ajouté.
"Un peu de dignité !"
Selon les informations du Parisien, cette dissolution sera décidée lors du Conseil des ministres du mercredi 26 juin prochain.
À l’évocation des "groupuscules d'extrême droite qui provoquent la haine", Jean-Marc Ayrault s’est attiré les huées de certains députés de l'opposition. Des élus de droite ont ainsi accusé le gouvernement de faire preuve de clémence à l’encontre des groupes d'extrême gauche qu'ils jugent tout aussi nuisibles. "Je vous demande de faire preuve d’un peu de dignité !", a répondu le Premier ministre. "Un jeune homme est mort. Nous savons que parmi les auteurs présumés, ils appartiennent à des groupuscules d’extrême droite, à des services de sécurité d’extrême droite !", a-t-il poursuivi.
Avec dépêches