La police anti-émeute est brièvement rentrée mardi dans le parc Gézi, à Istanbul, avant d'en ressortir sans déloger les centaines de manifestants anti-Erdogan qui y sont toujours rassemblés. Le Premier ministre turc les invite à "se retirer".
À Istanbul, les forces de l’ordre ont brièvement pénétré dans le parc Gezi, mardi 11 juin, après avoir chassé dans la matinée les manifestants de la place Taksim, située à proximité. Peu après leur entrée dans le parc, les quelques dizaines de policiers sont finalement ressortis, sans déloger les centaines de manifestants qui y sont toujours rassemblés.
Auparavant stationnés aux abords du parc, les policiers ne semblaient pas vouloir, dans l'immédiat, démanteler le campement de tentes ni enlever les banderoles et les drapeaux installés par les protestataires.
itErdogan appelle les manifestants à "se retirer"
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait affirmé que le parc Gezi n’était pas une "zone d'occupation". "J'invite tous ceux qui sont sincères à se retirer", a-t-il lancé lors d'un discours prononcé devant les députés du Parti de la justice et du développement (AKP), quelques heures après la reprise de la place Taksim par la police. Le Premier ministre a assuré lors de ce même discours que son gouvernement ne montrerait "plus aucune tolérance" envers les protestataires.
Surpris par l'intervention des forces de l'ordre, les militants du parc Gezi ont accueilli avec colère la décision du chef du gouvernement. "Est-ce que vous pouvez croire ça ? Ils attaquent Taksim et nous gazent ce matin alors qu'ils ont proposé hier soir de discuter avec nous ?", s'interroge ainsi Yulmiz, un manifestant de 23 ans. "Nous n'abandonnerons pas le parc, assure-t-il. Ils peuvent envoyer des milliers de policiers s'ils veulent."
Selon le dernier bilan publié mardi par le syndicat des médecins turcs, quatre personnes - trois manifestants et un policier - sont morts et près de 5 000 blessées, dont plusieurs dizaines très grièvement, depuis le début des manifestations.
Avec dépêches