Rafael Nadal, grand favori de la finale de Roland-Garros affronte ce dimanche son compatriote David Ferrer. En cas de succès, l'Espagnol âgé de 27 ans serait le premier joueur de l'histoire à décrocher un 8e titre sur la terre battue de Paris.
David Ferrer est le dernier homme qui puisse encore, au moins en théorie, empêcher Rafael Nadal de s’imposer à Roland-Garros et de devenir dimanche le premier joueur de tennis de l’histoire à remporter huit fois le même tournoi du Grand Chelem.
En est-il seulement capable ? Peut-être. Le moins connu des deux finalistes espagnols peut se vanter d’avoir atteint la finale du tournoi parisien, une première pour lui, sans avoir lâché le moindre set, y compris face au Français Jo-Wilfried Tsonga en demi-finale.
En six matches, il a passé moins de onze heures sur les courts, beaucoup moins que Rafael Nadal qui a dû livrer bataille pendant 4h37 lors de sa seule demie contre le Serbe Novak Djokovic, tenu pour son rival le plus sérieux.
Ferrer refuse d'être le faire-valoir de Nadal
Et David Ferrer, 31 ans, appartient à cette race de joueurs très difficiles à manœuvrer, car solides, pugnaces et endurants en fond de court, à défaut d’être toujours géniaux.
Malgré tout, ce joueur discret semble aujourd’hui réduit à camper le rôle du faire-valoir, destiné à ne pas faire trop d’ombre à Rafael Nadal sur le court Philippe-Chatrier, terrain de jeu du Majorquin depuis 2005.
Car Nadal, qui est déjà depuis un an l’homme le plus titré à Roland-Garros, est à deux doigts d’un nouveau record.
S’il devait gagner dimanche, il ferait mieux dans un tournoi du Grand Chelem que deux des plus grands noms du tennis contemporain, le Suisse Roger Federer et l’Américain Pete Sampras, chacun sacré sept fois à Wimbledon.
Et s’il devait gagner, il aurait raflé à lui seul plus de titres à Paris que les Etats-Unis et le Brésil réunis depuis 1968, l’année où le tennis est devenu un sport professionnel.
Cette année, l’ancien numéro un mondial, qui affiche depuis ses débuts une détermination de fer, est animé par une motivation supplémentaire: la volonté de regagner son trône après les mois de galère due à un genou un peu trop fragile. « Je viens de loin et j’arrive en finale de Grand Chelem. C’est vraiment quelque chose que je n’aurais pas pu imaginer il y a quelques mois », a-t-il dit samedi lors d’une conférence de presse. « Je suis donc très content, je suis ravi. »
Rafael Nadal a visiblement mal vécu ses sept mois loin des courts, entre Wimbledon et le mois de février, qui l’ont contraint à regarder à la télévision, depuis sa ville de Manacor, les Jeux olympiques de Londres ou l’US Open.
Nadal l'invincible
Quand il a repris sa raquette, au tournoi de Vina del Mar, tous les observateurs se sont posé les mêmes questions: est-il aussi fort qu’avant ? A-t-il perdu cette rage muette qui le rendait invincible en apparence ? Son genou résistera-t-il ?
L’Espagnol a répondu à sa façon, en gagnant des matches. Il n’en a perdu que deux sur les 38 qu’il a disputés avant le début de Roland-Garros, dont l’un contre Novak Djokovic en finale du Masters 1000 de Monte-Carlo, et empoché six titres.
Ce marathon sur terre battue, ponctué par un bref intermède sur dur à Indian Wells, l’a semble-t-il éprouvé. A tel point qu’il a prévu de s’accorder un peu de répit après le tournoi parisien. « Je vais me reposer », a-t-il encore dit samedi.
En attendant les vacances, il part largement favori de cette finale hispano-espagnole, la première depuis 2002, d’autant plus qu’il a souvent martyrisé son aîné depuis leur premier tête à tête il y a neuf ans.
En 23 confrontations, David Ferrer n’a gagné que quatre fois contre Rafael Nadal. Et il n’a gagné qu’une fois en 17 matches sur terre battue, la première, en 2004.
Pourtant, Rafael Nadal refuse de se présenter comme le favori. Une précaution que n’a pas prise David Ferrer en sortant du court après sa demi-finale contre Jo-Wilfried Tsonga.
« Bien évidemment, ‘Rafa’ est le favori. Mais je tâcherai de rester concentré sur tous les points, je vais me battre et je vais essayer de bouger beaucoup », a-t-il dit.
Mais Rafael Nadal est-il capable de perdre ?
Reuters