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, à Roland-Garros – Pour la deuxième année, Pékin va vivre cinq jours durant au rythme des Internationaux de France. Avec Roland Garros à Beijing et à Chongqing, la Fédération de tennis poursuit son opération de séduction en Chine et vise désormais le Brésil.

Du 5 au 9 juin, Pékin va vivre pour la 2e année consécutive au rythme de la Porte d'Auteuil.  "The Place" l’un des centres commerciaux les plus fréquentés de la capitale chinoise accueillera une nouvelle fois "Roland-Garros in Beijing".

"On exporte un Roland-Garros en concentré avec un vrai court et deux mini-courts en terre battue. Notre objectif est qu’un maximum de Chinois puissent appréhender cette surface", détaille pour FRANCE 24, le directeur adjoint de la Fédération française de tennis Jérémy Botton. "Il y a aussi un écran géant qui diffuse les matches et les 'hightlihts'. Vous avez également une mini reproduction des allées de Roland-Garros, avec des images de Paris, et des animations proposées par les partenaires. C’est un véritable concentré de Roland-Garros au cœur de Pékin et au cœur de Chongqing."

Car la nouveauté cette année, c’est que la mégalopole de Chongqing (plus de 30 millions d’habitants), située dans la province du Sichuan, vibrera pour la première fois avec les Internationaux de France.

Nous avons rencontré Jérémy Botton pour qu’il nous explique pourquoi la Fédération française de tennis souhaite développer Roland-Garros en Chine. Entretien.

FRANCE 24 : D’ou vous vient l’idée de développer la marque Roland-Garros et la pratique sur terre battue en Chine ?

Jérémy Botton : On pense que développer la pratique du jeu sur terre battue va forcément développer la marque Roland-Garros sur place. On a signé un accord de coopération avec l’Association chinoise de tennis (ACT) il y a 4 ans pour former leurs entraîneurs, leurs joueurs. Et c’est vrai que l’on a eu la chance d’avoir la victoire de Na Li à Roland-Garros en 2011 qui a eu un effet démultiplicateur pour la notoriété du tennis, de la terre battue et de notre tournoi en Chine.

On a donc signé un nouvel accord de coopération le 21 mai à Pékin avec l’ACT qui comprend la formation des arbitres et des ramasseurs de balles.

Qu’attendez-vous de cette 2e édition de "Roland-Garros in Beijing" ?

Près de 100 000 personnes sont venues l’an passé, on espère faire aussi bien voire mieux cette année. On a un accord avec l’ACT pour qu’un maximum de jeunes viennent découvrir le tennis sur terre battue. Notre mission au final, c’est qu’en Chine, tennis rime avec terre battue. C’est vraiment notre ambition. Quand les Chinois pensent tennis, ils doivent penser terre battue !

J’imagine qu’il existe sur ce terrain une compétition entre les différents tournois du Grand Chelem ?

C’est sûr qu’il y a une compétition. L’Australian Open se positionne aussi comme le tournoi Asie-Pacifique. La Chine est donc forcément un marché qui les intéresse. Nos amis de l’US Open et de Wimbledon ont aussi des projets en tête.

Est-ce que ce type d’opération fait partie d’une démarche plus globale sur l’influence de la marque Roland-Garros dans le monde ?

En effet, on se doit de développer cette surface qu’est la terre battue. Il faut que les Chinois, les Brésiliens, les Russes même les Américains ou les Allemands apprennent à jouer sur terre battue.

Il faut que cette surface existe dans le monde entier puisque notre intérêt, pour que notre tournoi se développe, c’est que l’on ait en finale un Chinois contre un Français ou un Brésilien contre un Français… On doit être les promoteurs de la terre battue dans le monde.

Qu’allez-vous faire pour poursuivre ce développement ?

Tout d’abord, on réfléchit à un accord cadre avec les gouvernements, les pays et les fédérations pour lancer des plans de construction de courts en terre battue. Le deuxième axe consiste en de véritables opérations de promotions qui auront lieu au printemps dans les capitales des marchés ciblés ou on pourrait avoir des mini Roland-Garros pour les jeunes. L’objectif ambitieux serait de commencer en 2014, mais si ce n’est pas 2014, ce sera 2015.

D’un point de vue économique, est-ce que la Fédération française de tennis gagne de l’argent dans ce type d’opération ?

La FFT ne gagne pas d’argent sur ce type d’opérations. Nous sommes vraiment sur de la promotion. On essaye plutôt de ne pas en perdre trop. On est dans du développement, de l’investissement. On ne fait pas ça pour gagner de l’argent.

Pour Roland-Garros à Chongqing, c’est la ville qui prend en charge les coûts de l’événement. Cela ne nous coûte rien, mais on ne gagne rien. Pour Roland-Garros à Pékin, nos partenaires financent les 4/5e de l’opération, le reste c’est la FFT.

J’imagine qu’à terme, vous souhaitez gagner de l’argent par ce biais ?

C’est sûr que si un Chinois ou un Brésilien venait à gagner Roland-Garros, on est sûr qu’à terme les droits télé vont augmenter, des partenaires chinois vont vouloir parrainer l’événement… On espère donc indirectement qu’il y aura des retombées, mais on est plus sûr de l’investissement à long terme. Toutefois, si les Chinois se mettent vraiment au tennis sur terre battue, on espère bien avoir des retombées directes pour le tennis français dans quelques années. Mais ce que l’on fait avec la Chine, on va le proposer à d’autres fédérations.

Justement, après la Chine, quel pays ciblez-vous ?

Le Brésil et ce n’est pas impossible que l’on s’appuie sur Gustavo Kuerten (vainqueur de Roland-Garros en 2001 ndlr). On a un ambassadeur magique avec Kuerten. Mais la Russie nous intéresse aussi, tout comme l’Allemagne et les États-Unis.