Les juges de la Cour pénale internationale ont reporté le procès de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, ce lundi, estimant que le dossier de l'accusation n'est pas suffisamment étayé. L'accusation doit parfaire ses arguments d'ici au 15 novembre.
Le procès attendu de Laurent Gbagbo n’aura pas lieu… pour l’instant. Ce lundi 3 juin, la Cour pénale internationale (CPI) a donné à l'accusation jusqu'au 15 novembre pour compléter son dossier dans le procès prévu pour crimes contre l'humanité de l’ex-président ivoirien, estimant qu’il n’était pas suffisamment étayé pour justifier la tenue d'un procès.
En cause : les arguments fournis dans six domaines, notamment en ce qui concerne l'organisation des forces de Laurent Gbagbo durant le conflit et les cas présumés de violences sexuelles.
Les juges "demandent au procureur d'envisager de fournir des preuves supplémentaires ou de mener des enquêtes supplémentaires", a indiqué la CPI dans un communiqué. "La chambre a estimé que l'ensemble des preuves du procureur, bien qu'apparemment insuffisantes, ne semble pas manquer de pertinence et de valeur probante", les juges ne peuvent donc pas directement décider d'abandonner les poursuites contre M. Gbagbo, a précisé la même source.
"Échec cinglant" pour le procureur de la CPI
Selon Stéphanie Maupas, correspondante de FRANCE 24 à La Haye, il s’agit d’un "échec cinglant pour le procureur de la CPI". "Il est une nouvelle fois pointé pour la faiblesse de ses dossiers et de ses enquêtes. Plusieurs dossiers présentés au cours des deux dernières années ont effectivement abouti à des non lieux", explique-t-elle.
L'accusation reproche à Laurent Gbagbo, âgé de 68 ans et détenu à La Haye, d'avoir plongé son pays dans la guerre civile pour avoir refusé de céder le pouvoir après l'élection présidentielle de 2010 qu'il avait perdue. Il est, à ce jour, le seul ancien chef d'État à avoir comparu devant la CPI.
Avec dépêches