Le Conseil de sécurité de l'ONU a ajouté l'organisation islamiste Al-Nosra à sa liste de groupes considérés comme terroristes en raison de ses liens avec Al-Qaïda. Ces combattants syriens luttent actuellement contre le régime de Bachar al-Assad.
Après avoir été ajouté l’an dernier sur la liste noire des États-Unis, le Front Al-Nosra est désormais sur celle de l’ONU. Le Conseil de sécurité a annoncé vendredi 31 mai que ce groupe djihadiste syrien, qui lutte contre les forces du président Bachar al-Assad, a été classé dans sa liste des organisations considérées comme terroristes. Al-Nosra pourra faire maintenant l’objet d’un gel de ses avoirs au niveau international, ainsi que d’un embargo sur les armes. Ses dirigeants seront aussi soumis à une interdiction de voyager.
Cette décision survient deux mois après que l’organisation islamiste a prêté allégeance au chef d’Al-Qaida, Ayman Al-Zawahiri, confirmant les liens entre les rebelles et le groupe terroriste fondé par Oussama Ben Laden.
Ce groupe, formé de combattants syriens, recevrait de l’aide des affiliés d’Al-Qaïda en Irak. Depuis le début du conflit syrien, il s'est notamment distingué des autres rebelles en privilégiant des attaques plus radicales. Ces djihadistes ont ainsi multiplié les attentats-suicides contre des bâtiments officiels à Damas et Alep. Le Front Al-Nosra aurait pour ambition d’instaurer après la chute du régime de Bachar al-Assad une gouvernance islamique en Syrie, ce que rejette l’Armée syrienne libre (ASL), la principale composante de la rébellion.
Opposition démocratique vs djihadistes
La France et le Royaume-Uni ont notamment poussé à mettre Al-Nosra sur cette liste noire pour établir une différence claire entre les islamistes radicaux et les rebelles plus modérés. Cette décision de l’ONU "vient souligner la distinction qu’il convient d’opérer entre l’opposition démocratique en Syrie, qui a notre plein soutien et que nous souhaitons renforcer, et les éléments terroristes que nous condamnons sans ambigüité", a ainsi réagi Philippe Lalliot, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Mais comme le souligne Karim Lebhour, le correspondant de RFI à New York, Damas et ses alliés peuvent aussi se réjouir de cette catégorisation : "Le gouvernement syrien et la Russie y voient la reconnaissance que l’opposition est gangrenée par les djihadistes".
FRANCE 24 avec dépêches