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Pas d’accord européen au sujet de l’embargo sur les armes en Syrie

Les ministres des Affaires étrangères européens ont échoué, lundi à Bruxelles, à s’accorder sur la levée de l’embargo sur les armes en Syrie, alors que les présomptions d’utilisation d’armes chimiques par Damas sont de plus en plus fortes.

Après plus de deux ans de combats en Syrie, les ministres européens des Affaires étrangères se sont entretenus, lundi 27 mai à Bruxelles, de l’éventuelle levée de l’embargo sur les armes pour aider les rebelles syriens à se défendre. Sans succès.

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"Il semble que les présomptions d'utilisation d'armes chimiques soient de plus en plus étayées"

En marge de cette réunion, le ministre français Laurent Fabius a fait état de "présomptions d'utilisation d'armes chimiques de plus en plus étayées" en Syrie. "Nous nous consultons avec nos partenaires pour voir quelles conséquences concrètes il faut en tirer", a-t-il ajouté. Deux reporters du journal "Le Monde", présents sur place en avril et en mai, avaient dénoncé un peu plus tôt dans la journée l’usage de ces armes par l’armée syrienne contre les rebelles à Damas.

Malgré cela, les ministres européens sont toujours divisés sur la question de la levée de l’embargo sur les armes, demandée par l’opposition syrienne "pour se protéger". Cet embargo est compris dans un paquet de sanctions prises depuis deux ans par l'Union européenne (UE) contre le régime syrien, et doit expirer le 31 mai à minuit. Si la France et le Royaume-Uni sont pour la levée de l’embargo, des pays comme la Suède, la Finlande, le Luxembourg ou encore l’Autriche s’y opposent, craignant de voir les armes tomber entre de mauvaises mains.

Dès le milieu d’après-midi, Laurent Fabius a souligné qu'il n'y avait "pas d'accord" entre les ministres. Or "il est très important que l'Europe prenne une position unie dans cette affaire", a-t-il précisé. En début de soirée, le chef de la diplomatie autrichien, Michael Spindelegger, a confirmé qu’aucun consensus n’avait été trouvé.

Kerry et Lavrov évoquent la conférence Genève 2

Le débat doit se poursuivre entre les chefs de la diplomatie européens afin de s’accorder avant la tenue de la conférence Genève 2, en juin. Cette conférence internationale, qui vise à élaborer une solution politique pour la paix en Syrie, résulte de l'initiative des États-Unis et de la Russie. John Kerry et Sergueï Lavrov, ministres des Affaires étrangères américain et russe, devaient justement s’entretenir à ce sujet lundi soir à Paris, avant un dîner avec Laurent Fabius.

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a déjà annoncé dimanche la "décision de principe" de la Syrie "de participer à Genève 2, qui "sera une bonne occasion de trouver une solution politique à la crise en Syrie".

Pas d’entente du côté de l’opposition syrienne

En revanche, du côté de l’opposition syrienne, aucune ligne commune ne semble se dégager avant la conférence. La Coalition nationale de l'opposition syrienne (CNS), réunie depuis jeudi à Istanbul, a en effet connu un sérieux revers dans ses efforts d'unification des opposants au régime de Damas avec le fiasco d'un vote sur son élargissement à de nouveaux membres.

Forte de 60 membres, la CNS a refusé l'attribution de 22 nouveaux sièges au bloc de Michel Kilo, au grand dam des émissaires occidentaux et arabes. Au terme d'une session qui s'est étirée jusqu'à l'aube lundi, il n'a été proposé que cinq sièges à ce groupe libéral. "Je ne crois pas que vous ayez la volonté de coopérer et de saisir notre main tendue [...]. Nous vous adressons nos meilleurs vœux", a déclaré Michel Kilo à l'issue de la réunion, affaiblissant encore un peu plus l'espoir d'une opposition syrienne unie.

FRANCE 24 avec dépêches

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À Qousseir, les combats continuent