Le sommet du G20 s'ouvre ce jeudi, à Londres, en vue d'apporter des réponses à la crise. Malgré l'appel à l'unité de Barack Obama, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel seront intransigeants sur une nouvelle régulation financière.
Les dirigeants du G20 se réunissent, le 2 avril, à Londres, pour une rencontre cruciale qui doit apporter des solutions à la crise économique mondiale.
Anticipant d'éventuels désaccords lors du sommet, le président américain, Barack Obama, et le Premier ministre britannique, Gordon Brown, ont voulu appaiser les esprits en minimisant les dissensions entre les pays participant, mercredi.
Certains désaccords persistent toutefois. Le président français, Nicolas Sarkozy, a réitéré ses menaces de quitter le sommet du G20 si les mesures prises ne correspondent pas à ses attentes.
La chancelière allemande lui a apporté son soutien, déclarant qu’elle ne voulait pas "de compromis au rabais". "Je le soutiens en ce sens", a-t-elle dit.
Lors d’une conférence de presse commune, les dirigeants allemands et français ont réaffirmé leurs priorités, fixant pour objectif principal au sommet l'établissement d'une nouvelle régulation du système financier mondial.
"Nous disons que, sans une nouvelle régulation, il n'y aura pas de confiance. Et sans confiance, il n'y aura pas de reprise. C'est un objectif majeur, non négociable", a déclaré Nicolas Sarkozy. Sur ce point, États-Unis et Royaume-Uni émettent certaines réserves.
Mais ce n’est pas l’unique sujet qui fâche. L’Union européenne se heurte aussi aux États-Unis à propos des moyens à mettre en œuvre. Washington prône de nouveaux efforts de relance comme remède à la récession, alors que les pays européens estiment en avoir fait assez en ce sens.
En outre, si la lutte contre les paradis fiscaux fait l’unanimité, la forme qu’elle prendra est loin de faire l'unanimité. La France et l’Allemagne souhaitent l’établissement d’une liste noire des pays qui ne respecteraient pas les règles de transparence prônées par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en vue de les sanctionner.
"C’est très clair, il faut une liste (des pays considérés comme des paradis fiscaux), a affirmé le président Sarkozy. "La marge de négociation, c’est de savoir si la liste est publiée tout de suite, ou dans quelques jours."
Il sera difficile de convaincre les États-Unis sur ce point, selon Stéphanie Antoine, spécialiste des questions économiques sur FRANCE 24, envoyée spéciale à Londres. "Washington serait plus favorable à une voie plus douce, à une sorte de système d’évaluation des différents pays avec une échelle progressive", précise-t-elle.