Le président français, Nicolas Sarkozy, et la chancelière allemande, Angela Merkel, affirment que l'adoption d'une "nouvelle régulation" du système financier international est un objectif "non négociable" du sommet du G20.
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont estimé qu’une "nouvelle régulation" du système financier mondial était, pour eux, un "objectif non négociable" du sommet du G20 qui s’ouvre le 2 avril, à Londres.
Les paradis fiscaux figurent au premier rang des "lignes rouges" citées par le chef de l'État français. "C’est très clair, il faut une liste (des pays considérés comme des paradis fiscaux, NDLR), a-t-il affirmé. La marge de négociation, c’est de savoir si la liste est publiée tout de suite, ou dans quelques jours."
Afin de lutter contre les paradis fiscaux, la France et l’Allemagne souhaitent la publication d’une liste noire des pays qui ne respectent pas les règles de transparence prônées par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en vue de les sanctionner.
Mais il sera difficile d'en convaincre les États-Unis, selon Stéphanie Antoine, spécialiste économie de FRANCE 24, envoyée spéciale à Londres. "Washington serait plus favorable à une voie plus douce, à une sorte de système d’évaluation des différents pays avec une échelle progressive", précise-t-elle.
Elle rappelle que "la Chine va, elle, s’opposer à cette liste, car elle risque d’y figurer, en compagnie de Macao et Hong Kong".
"Pas de compromis au rabais"
"Nous disons que, sans une nouvelle régulation, il n'y aura pas de confiance. Et sans confiance, il n'y aura pas de reprise, c'est un objectif majeur, non négociable", a déclaré Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse conjointe avec Angela Merkel, la chancelière allemande, en marge du sommet du G20.
Angela Merkel l’a rejoint sur ce point : "Il est temps de poser les bases de la régulation du 21e siècle. Ce n’est pas une question de caprice", a-t-elle, à son tour, déclaré.
Le président français a réitéré ses menaces de quitter le sommet du G20, dans le cas où les mesures prises ne correspondraient pas à ses attentes en matière de régulation du système financier mondial.
La chancelière allemande a déclaré que Nicolas Sarkozy ne voulait pas de "compromis au rabais". "Je le soutiens", a-t-elle ajouté. Elle a toutefois estimé que la politique de la chaise vide n'était pas "la meilleure idée".