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Mariage pour tous : "On ne pourra pas démarier ou désadopter", déclare NKM

Nathalie Kosciusko-Morizet et Luc Chatel (UMP) réfutent la possibilité, avancée dans leur camp politique, de révoquer la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels si la droite devait revenir au pouvoir en 2017.

À peine la loi a-t-elle été promulguée que le débat sur le mariage pour tous se déplace sur un nouveau terrain : pourra-t-on revenir en arrière ? La députée UMP Nathalie Kosciusko-Morizet et le vice-président de l’UMP Luc Chatel ont tous deux déclaré qu’un "retour en arrière" serait tout simplement impossible. "J'étais contre le mariage pour tous, car ce texte prévoit l'adoption à laquelle je m'oppose", précise Luc Chatel. Mais, ajoute-t-il, "je suis républicain, et je considère que la loi qui a été promulguée s'appliquera". Invité de l'émission "Tous politiques" France Inter/AFP/Le Monde, le député de Haute-Marne et ancien ministre a indiqué qu'il n'irait pas manifester le 26 mai, de même qu'il n'avait pas participé aux précédentes manifestations contre le mariage gay.

Le maire UMP de Vienne refuse de célébrer les "unions de même sexe"

Jacques Remiller, le maire UMP de Vienne (Isère), a indiqué qu'il "refusait de célébrer les mariages de même sexe et que personne dans l'équipe majoritaire ne souhaitait le faire". L'édile envisage donc de prendre un arrêté municipal afin que les membres de l'opposition puissent unir les couples gays.

"Pour moi le mariage, c'est un homme et une femme, même si je reconnais le droit à chacun de vivre comme il l'entend" a ajouté Jacques Remiller.
 

"On doit la vérité aux électeurs. Quand j'entends les uns ou les autres dire ‘on abrogera la loi’, comme si on pouvait démarier ou désadopter, je dis ce n'est pas vrai ! ", a déclaré pour sa part Nathalie Kosciusko-Morizet, dimanche 19 mai sur BFM TV. NKM lance là une pique à Jean-François Copé, le président de l’UMP, qui ne cesse d’affirmer qu’une "réécriture" de la loi serait envisageable en cas de retour de la droite au pouvoir après la présidentielle de 2017. "Quand nous serons revenus au pouvoir, il faudra réécrire ce texte pour protéger la filiation et les droits de l'enfant. Peut-être avec le recours au référendum", a-t-il ainsi affirmé le 18 mai au quotidien "Le Monde".

"Dans quatre ans, le monde aura évolué"

Une idée que Luc Chatel considère avec scepticisme. "Dans quatre ans, le monde aura évolué. Nous avions déjà pris des positions de ce type là au moment du pacs, nous ne sommes pas revenus en arrière", a-t-il expliqué.

Nathalie Kosciusko-Morizet, qui est candidate à la primaire UMP à Paris et qui s'était abstenue lors du vote à l'Assemblée sur le mariage pour tous, a rappelé que sa position sur la question était "ancienne". "En 2007, on aurait dû aller au bout de notre promesse" qui était d'instaurer l'union civile pour les homosexuels. "Cela aurait évité bien des déchirures", a-t-elle ajouté avant d’avancer les raisons de son abstention : "J'en veux d'abord à François Hollande d'avoir cherché le clivage, ce n'est pas bien"; ensuite, "je considère que l'adoption plénière, c'est un pied dans la porte de la PMA et de la GPA".

Sa position d’abstentionniste sur la question de mariage entre personnes du même sexe lui a attiré les foudres de certains députés de droite. Guillaume Peltier, vice-président de l’UMP, est même jusqu'à aller demander, lundi 20 mai, que "ce ne soit pas Nathalie Kosciusko-Morizet qui soit désignée" lors des primaires UMP pour se présenter aux élections municipales à Paris. Guillaume Peltier a exprimé sa préférence pour deux autres candidats à la primaire, Pierre-Yves Bournazel et Jean-François Legaret, qui "ont eu tous les deux une position très claire puisqu'ils ont dit que s'ils avaient été parlementaires, ils se seraient opposés à cette loi dite Taubira du mariage pour tous".

FRANCE 24 avec dépêches