Le principal suspect des attaques qui ont fait trois morts et plus de 250 blessés, le 15 avril, a inscrit un message dans la cabine du bateau où il se cachait de la police. Il y évoque une "vengeance" pour tous les musulmans.
"Si vous attaquez un musulman, vous attaquez tous les musulmans." Cette petite phrase a été inscrite par Djokhar Tsarnaev sur la coque criblée de balles de la cabine du bateau de Watertown où il se cachait lors de la chasse à l’homme lancée après les attentats du marathon de Boston, le 15 avril, rapporte ce jeudi 16 mai la chaîne américaine CBS News. Le principal suspect de cette double attaque qui a fait trois morts et plus de 250 blessés revendique ainsi ces actions comme une réponse aux actions de l’armée américaine en Afghanistan et en Irak.
Dans ce message, l’Américain d’origine tchétchène, arrêté le 19 avril, affirme également que les victimes de la double attaque sont "des victimes collatérales", comme l’ont été avant elles les populations des pays où les États-Unis ont fait la guerre.
Tamerlan Tsarnaev est "un martyr"
Quant à son grand frère, Tamerlan Tsarnaev, tué lors d’une course-poursuite avec la police le 18 avril, Djokhar affirme qu’il est un "martyr" qui repose désormais "au paradis" et qu’il aspire à le "rejoindre". Le jeune homme de 19 ans pensait visiblement ne pas survivre à la traque des autorités.
Ce testament, qui n'a pour l'instant pas été commenté par les autorités, pourrait donc servir de preuve à charge lors du procès de Djokhar Tsarnaev qui doit s'ouvrir le 30 mai. "Cela correspond aux déclarations faites aux enquêteurs du FBI lors de son hospitalisation mais avant que ses droits ne lui soient lus", rappelle John Miller, reporter à CBS News. Car lors de toute arrestation, la police se doit de rappeler au suspect le "Miranda Warning" ("l’avertissement Miranda") afin qu’il puisse être assisté d’un avocat. Dans le cas contraire, toute la procédure peut être remise en cause. Djokhar Tsarnaev s’était ensuite muré dans le silence.
La piste d'une action isolée se confirme
Cette confession, écrite à la main, n’éclaire cependant pas la personnalité de Djokhar, rappelle "The Atlantic Wire". Était-il sous l’influence de son frère aîné comme l’ont décrit ses camarades de lycée et d’université ? Un élément capital pour déterminer s’il encourt la peine de mort, ajoute "The Wall Street Journal".
Reste que ce message vient conforter la thèse selon laquelle les deux frères d’origine tchétchène ont agi seuls et non en tant que "soldats" d’un quelconque groupe radical, insiste le journaliste de CBS John Miller.
Écroué à la prison de Fort Devens, dans le Massachusetts, Djokhar Tsarnaev encourt la peine de mort.