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Les manifestants empêchent le Parlement de se réunir

Une session parlementaire a dû étre ajournée. Plus de 10 000 sympathisants du parti de l'opposition, l'Alliance du peuple pour la démocratie (PAD), rassemblés autour du Parlement à Bangkok, ont empêché les parlementaires d'y accéder.

Les harangues guerrières des meneurs de la fronde antigouvernementale - un ancien général, un magnat de la presse, un syndicaliste entre autres - ont donc porté leurs fruits : tous ont appelé durant le week-end à "l’assaut final" contre le gouvernement corrompu, prédisant le "jour le plus long pour mener à la victoire".

Il n’aura fallu que quelques heures et moins de 20 000 sympathisants encadrés par un impressionnant service d’ordre pour faire le siège du Parlement - les forces de sécurité n’ayant, cette fois, opposé aucune résistance - et provoquer l’annulation d’une importante session de l’Assemblée.

L’action gouvernementale et le bon fonctionnement des institutions sont désormais dangereusement menacés, d’autant plus que les protestataires ont promis de perturber davantage la vie politique thaïlandaise. A commencer par le Parlement qui, dans ces conditions, n’est pas prêt de se réunir.

Plus de trois mois de manifestations ininterrompues

Le 7 octobre dernier, une première tentative de d'assaut sur le Parlement avait été brutalement repoussée par la police, faisant deux morts et près de cinq cents blessés. Mais ce lundi matin, le président de l’Assemblée a prévenu "qu’aucune goutte de sang ne serait versée".

Si bon nombre d’observateurs saluent la retenue des forces de l’ordre, elle n’en laisse pas moins le champ libre aux milliers de personnes qui se réunissent chaque jour pour réclamer le départ du Premier ministre, beau-frère de l’ancien chef du gouvernement renversé en 2006 Thaksin Shinawatra, et qu’ils accusent de diriger le pays par procuration.

L’appel au rassemblement, largement suivi dimanche par une foule de près de 60 000 personnes devant le palais du gouvernement, ne devrait pas rester sans lendemain après plus de trois mois manifestations ininterrompues.

Une reprise en main des militaires n’est pas à exclure

Le premier ministre Somchai Wongsawat a eu beau répéter, depuis le Sommet de l’Apec à Lima, qu’il avait confiance en l’avenir, il semble être le dernier à penser encore, selon la plupart des analystes, qu’il est en mesure de survivre à cette profonde crise.

D’autant plus qu’une reprise en mains des militaires n’est jamais à exclure dans un pays qui a connu dix huit coups d’Etat durant ces soixante-cinq dernières années.