Des pirates informatiques de 26 pays ont réussi à dérober près de 45 millions de dollars en détournant des comptes bancaires. Huit personnes soupçonnées d'appartenir à ce réseau ont été inculpées à New York.
Il s’agit de l’un des plus grands casses en ligne de l’histoire. Un vaste réseau de pirates informatiques qui s’étend dans 26 pays a réussi à dérober en décembre et février dernier environ 45 millions de dollars après avoir détourné des comptes bancaires. Sept personnes soupçonnées de faire partie de l’une des cellules de ce groupe de hackers ont été arrêtées, jeudi 9 mai, par la police new-yorkaise.
"Au lieu d’utiliser des armes et des masques, cette organisation criminelle informatique a utilisé des ordinateurs et Internet", a précisé le bureau de la procureure Loretta Lynch dans un communiqué, tout en insistant sur "la précision chirurgicale" avec laquelle ces pirates ont opéré.
Une opération minutieusement préparé
Sur plusieurs mois, ce réseau a préparé en détails cet énorme braquage. Les pirates ont d’abord pénétré le système informatique de groupes bancaires, piraté les numéros et codes secrets de cartes prépayées, puis supprimé leur plafond de retrait.
Ils ont ensuite recodé des cartes magnétiques munis des codes secrets et retiré de l’argent à différents distributeurs automatiques le 22 décembre 2012 puis les 19 et 20 février derniers.
Lors de la première opération, ils ont piraté la banque Rakbank, basée aux Émirats arabes unis et effectué quelque 4 500 débits pour un total de cinq millions de dollars.
Au cours de la seconde attaque, ils s’en sont pris à la Bank Of Muscat du sultanat d’Oman. Ils ont alors fait 36 000 retraits et dérobé 40 millions de dollars.
Le groupe basé à New York aurait ainsi volé pour plus de 2,8 millions de dollars durant ces deux braquages. Il aurait ensuite déplacé ces fonds sur un compte à Miami, puis blanchi l’argent en achetant des voitures et des montres de luxe.
Sept d’entre eux ont été arrêtés et accusés d’avoir usurpé des dispositifs bancaires et blanchi de l’argent. Un huitième suspect aurait été tué le 27 avril.
Un réseau mondial
Selon des experts informatiques interrogés par Reuters, ce casse nécessite le travail de centaines de hackers très entraînés. Ils ont sans doute visé des banques du Moyen-Orient car elles permettent à leurs clients de placer des sommes plus importantes sur leur carte de retrait et leur contrôle est beaucoup moins stricte.
"C'est une bonne cible car la sécurité est beaucoup moins renforcé", affirme ainsi Shane Shook, le vice-président de la firme de sécurité américaine Cylance.
Le bureau de la procureure de New York n’a pas fourni plus de détails sur les autres réseaux. Elle a toutefois remercié les autorités d’une quinzaine de pays pour leur coopération : Canada, République dominicaine, Mexique, Estonie, Lettonie, Roumanie, France, Allemagne, Espagne, Belgique, Italie, Japon, Malaisie, Thaïlande et les Émirats arabes unis.
Avec dépêches