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Gaston Flosse remporte les élections territoriales en Polynésie française

L'"insubmersible" Gaston Flosse, qualifié par le député socialiste René Dosière d'"homme le plus corrompu de la République", est arrivé en tête des élections territoriales de Polynésie française, ce lundi, avec plus de 45 % des voix.

Le "vieux lion" est de retour. Avec plus de 45,11 % des voix (résultats provisoires), la liste de l’autonomiste Gaston Flosse est arrivée en tête du second tour des élections territoriales en Polynésie française. Le taux de participation au scrutin a dépassé les 72 %.

Celui qui est surnomé l'"insubmersible" a dû déposer des recours pour pouvoir se représenter cette année à la suite des condamnations pour corruption et détournements de fonds dont il est toujours en attente de confirmation.

La liste du président indépendantiste sortant, Oscar Temaru, au pouvoir depuis deux ans et à la tête de l'Union pour la démocratie (ULPD), arrive en deuxième position avec 29,26 % des voix. Quant à la liste A Ti'a Porinetia conduite par Teva Rohfritsch, ancien proche de Gaston Flosse, elle arrive troisième avec 25,63 % des voix.

Vers une stabilité politique

Une forte prime majoritaire est attribuée au vainqueur pour garantir la stabilité politique de l'archipel, après neuf ans de valse de gouvernements : le Tahoeraa de Gaston Flosse disposera désormais de 38 des 57 sièges à l'Assemblée locale, contre 11 sièges à l'ULPD d'Oscar Temaru et 8 sièges à A Ti'a Porinetia de Teva Rohfritsch.

Les résultats officiels seront proclamés lundi à 17h (mardi à 5h, heure de Paris) par le président de la commission de recensement général des votes. Puis, le 16 mai, les 57 représentants de l'Assemblée territoriale éliront leur président. La semaine suivante, ils devront élire le président de la Polynésie française, chef de l'exécutif qui constituera ensuite son gouvernement.

Sauf énorme surprise, Gaston Flosse, 81 ans, devrait retrouver le fauteuil qu'il n'avait plus occupé depuis un bref passage entre février et avril 2008, et surtout après un règne sans partage de 1991 à 2004. Le vainqueur s'est réjoui, lundi, sur LCI, de la "confiance" que lui a accordé "le peuple polynésien", même s'il espérait "faire mieux".

"L'homme le plus corrompu de la République"

"C'est vrai que c'est un vote sanction contre la politique d'indépendance, contre son incompétence et son incapacité à prendre des décisions et c'est la sanction d'une gestion calamiteuse face au chômage et à la pauvreté", a estimé le vieil ami de Jacques Chirac, affirmant avoir reçu un appel du ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, "pour le féliciter".

Bon connaisseur des territoires d'outre-mer et fin limier de l'utilisation des deniers publics, le député socialiste René Dosière a, lui, déploré l'élection de "l'homme le plus corrompu de la République", surtout à l'heure où "le président et le gouvernement valorisent la probité et la transparence".

Si Gaston Flosse devenait le 15e président de la Polynésie, son règne pourrait pourtant être de courte durée. Condamné en février par la cour d'appel de Papeete à quatre ans de prison avec sursis, 125 000 euros d'amende et trois ans de privation de ses droits civiques pour prise illégale d'intérêts et détournement de fonds publics, l'octogénaire s'est pourvu en cassation. Si ce jugement était confirmé, il deviendrait inéligible.

Avec dépêches