logo

Le Hezbollah prévient qu’il ne laissera pas les Libanais de Syrie sans défense

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, suggère que son mouvement pourrait intervenir directement en Syrie pour défendre les chiites libanais dans la région de Qousseir ainsi que le mausolée de Sayeda Zeinab, situé à l'est de Damas.

Dans un discours diffusé sur la chaîne de télévision du Hezbollah Al-Manar, le chef du mouvement chiite, Hassan Nasrallah, a suggéré mardi 30 avril que son organisation pourrait intervenir directement dans le conflit syrien. Il a ainsi évoqué deux fronts dans lesquels des combattants du Parti de Dieu pourraient être impliqués : la région de Qousseir, située au centre de la Syrie non loin de la frontière libanaise, et le mausolée de Sayeda Zeinab, à l’est de Damas, haut lieu du chiisme.

"Ces derniers mois, l'armée syrienne a été contrainte de se retirer de certaines parties de la région de Qousseir, ce qui conduit les Libanais vivant dans cette région à se trouver sous la menace des groupes armés [rebelles anti-régime]", a-t-il expliqué. Il fait ainsi allusion à certaines localités se trouvant en Syrie et qui sont habitées totalement ou majoritairement par des chiites libanais. "Nous affirmons clairement que nous ne laisserons pas les Libanais qui se trouvent dans la région de Qousseir à la merci des groupes armés, et nous n’hésiterons pas à mettre en œuvre tout ce qui s’avèrera nécessaire pour les défendre", a prévenu Hassan Nasrahllah.

"Déclaration de guerre contre la Syrie"

Depuis plusieurs mois, l’armée syrienne tente en vain de reprendre le contrôle de la région de Qousseir, fief de la rébellion contre le régime de Bachar al-Assad. Le régime syrien y a lancé début avril une nouvelle contre-offensive d’ampleur. Plusieurs sources rebelles concordantes ont fait état, notamment via les réseaux sociaux, de la présence de combattants du Hezbollah dans la région, se battant aux côtés de l’armée de Bachar al-Assad. Et en riposte, depuis plus de deux semaines, les rebelles syriens ont tiré des obus en direction de la région libanaise frontalière du Hermel, bastion du Hezbollah. Lundi, le chef par intérim de la Coalition nationale syrienne a à son tour dénoncé l’implication du Hezbollah, parlant de "déclaration de guerre contre la Syrie".

Par ailleurs, Hassan Nasrallah a justifié la présence des combattants du Hezbollah à Sayeda Zeinab, un mausolée situé à l’est de la capitale syrienne. Selon la légende, Zeinab, petite-fille de Mahomet et sœur de l'imam Hussein, vénéré par les chiites, y serait enterrée. "À moins d’une centaine de mètres du mausolée sévissent des groupes d’extrémistes qui considèrent tout musulman qui n’adhère pas à leur préceptes comme mécréant. Ils menacent de s’attaquer à la tombe de Sayeda Zeinab et de la détruire. C’est une question très sensible, qui si elle survient aura d’énorme conséquences", a prévenu le leader chiite.

"Il faut que des moujahidine [combattants de l'islam] honnêtes se dressent pour empêcher la chute du village et du mausolée de Sayeda Zeinab. Il y a donc des personnes qui défendent cette zone et tombent en martyrs pour ce lieu saint", a-t-il affirmé, suggérant implicitement qu’il pourrait s’agir de membres du Hezbollah.