Dans le cadre d’une nouvelle étape du processus de paix entamé avec Ankara, le responsable militaire du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) a annoncé jeudi que ses combattants quitteraient la Turquie pour l’Irak à partir du 8 mai.
C'est une avancée de taille pour la paix entre Kurdes et Turcs. Les rebelles kurdes ont annoncé jeudi leur retrait du sol turc vers l’Irak à partir du 8 mai. Une annonce qui survient un mois après l'appel au cessez-le-feu lancé par le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan.
Lors d'une conférence de presse dans l'une de ses bases arrières dans le nord du Kurdistan irakien, le responsable militaire du PKK, Murat Karayilan, a ainsi déclaré que ses combattants entameraient leur repli le 8 mai et que l'opération devait "se terminer dans les plus brefs délais". Avec néanmoins un bémol : ce retrait sera "immédiatement arrêté" s’il arrivait que les rebelles soient pris pour cible par l'armée turque. "Nous userons le cas échéant de notre droit de légitime défense et de représailles", a averti M. Karayilan, cité par l'agence de presse pro-kurde Firat News.
Le commandant militaire n'a pas livré de calendrier précis pour la fin de cette opération, qui devrait durer plusieurs mois, ni précisé si les combattants du PKK allaient déposer les armes avant de se retirer, comme le réclame Ankara.
"Courageux efforts"
Washington, allié d'Ankara, a salué "les courageux efforts du gouvernement turc et de toutes les parties concernées pour œuvrer à une paix durable", sans faire explicitement référence au PKK.
Attendu depuis plusieurs jours, ce retrait constitue la deuxième étape concrète du processus de paix engagé fin 2012 par le gouvernement islamo-conservateur turc pour mettre fin au conflit qui a fait plus de 45 000 morts depuis ses débuts en 1984.
Le chef militaire du PKK a souligné que la balle était désormais dans le camp des autorités d'Ankara. "Les conditions d'une solution à la question kurde (...) ne seront réunies qu'après des réformes dans le cadre d'une solution constitutionnelle", a souligné M. Karayilan.
Le gouvernement a adopté le mois dernier une réforme de sa législation antiterroriste qui limite le champ des poursuites contre les militants de la cause kurde, tout en précisant qu'elle ne devrait pas se traduire par la remise en liberté automatique des milliers de personnes en détention. Une réforme de la Constitution est également en cours, mais elle peine à faire l'unanimité des partis représentés au Parlement.
Avec dépêches