Les demi-finales aller de la Ligue des champions ont réservé bien des surprises avec deux victoires éclatantes du Bayern Munich face au FC Barcelone (4-0) et du Borussia Dortmund face au Real Madrid (4-1). Le football allemand prend le pouvoir.
"Le football est un sport qui se joue à onze contre onze et à la fin, ce sont les Allemands qui gagnent." La célèbre citation de l’ancien joueur anglais Gary Lineker n'a jamais été autant d’actualité qu'aujourd'hui. Vingt-quatre heures après la leçon donnée par le Bayern Munich au FC Barcelone (4-0), c'est un autre club allemand, le Borussia Dortmund, qui a écrasé mercredi soir en demi-finale aller de la Ligue des champions le Real Madrid grâce à un quadruplé de Robert Lewandowski (4-1).
"Après le Bayern, Dortmund déroule à son tour. L'Allemagne en pleine ivresse dans cette Ligue des champions, l'Espagne à terre", se félicite ainsi le quotidien germanique "Bild" dans son édition du 25 avril. "Le football allemand est l’un des meilleurs et il l’a toujours été. En ce moment, ce football a une très bonne génération de jeunes joueurs", a déclaré l’entraîneur du Real José Mourinho à l’issue de la sévère défaite de son équipe mercredi.
Le football allemand règne donc sur l'Europe et pourtant qui l’aurait cru au moment du tirage au sort du dernier carré de la plus prestigieuse compétition de clubs en Europe ? Deux clubs allemands opposés à deux clubs espagnols en demi-finales, c’était du jamais vu dans l’histoire de la C1. La Ligue des champions pourrait donc s’offrir une nouvelle première historique le 25 mai à Wembley avec une finale 100% allemande.
L’Allemagne mise sur la formation
En additionnant les scores des demi-finales aller de la Ligue des champions, les Allemands ont collé un 8-1 aux Espagnols. Et à moins d’un exploit ibère lors des matchs retour la semaine prochaine, on assistera donc à une finale de Coupe d’Allemagne délocalisée à Londres avec au bout un titre européen qu’aucun club allemand n’a gagné depuis douze ans.
C’est d’ailleurs dans la foulée du dernier sacre allemand en C1 (le Bayern Munich en 2001), que le football d’outre-Rhin a semé ce qu’il est en train de récolter aujourd’hui. Les instances fédérales se sont lancées dans une vaste politique de développement des centres de formation à travers le pays, pour un coût estimé au final à plus de 700 millions d’euros selon Reuters.
Mercredi soir, sur la pelouse du Signal Iduna Park de Dortmund, pas moins de six joueurs de cette nouvelle politique ont terrassé le Real : Mats Hummels, Marco Reus, Mario Götze, Marcel Schmelzer, Ilkay Gündogan et Sven Bender, tous internationaux allemands.
Un engagement physique déterminant
Cette équipe du Borussia, au collectif magnifique, déborde de talents individuels à l’image de l’attaquant Robert Lewandowski. Le Polonais de 24 ans a inscrit un quadruplé face aux Madrilènes, une première en demi-finale de Ligue des champions. Mais ce qui s’est avéré très frappant sur ces deux demi-finales aller, c’est la différence en terme d’engagement entre les équipes espagnoles et les formations germaniques.
Très souvent qualifiés de joueurs physiques, au détriment à une certaine époque d’un déficit technique, les Allemands ont donné la leçon aux Espagnols en s’appuyant sur ce registre. Leur engagement et l’impact mis dans les duels ont notamment permis au club bavarois comme à son homologue de la Rhur de surclasser respectivement le leader du championnat d’Espagne et son dauphin.
Alors il est peut-être un peu prématuré de parler d’une domination définitive du football allemand sur le monde. Mais que cela soit en sélection nationale avec la Mannschaft qui enchaîne les résultats de haut niveau (3e coupe du Monde 2006, finaliste Euro 2008, 3e coupe du Monde 2010, demi-finaliste Euro 2012) qu’au niveau des clubs, le football allemand s’est rarement mieux porté.