Souleimane Bek, au nord de la capitale irakienne, a été prise par des combattants mercredi, après des affrontements qui ont fait une vingtaine de morts. En deux jours, une centaine de personnes ont été tuées dans des violences intercommunautaires.
Après plusieurs jours de violences dans le pays où près de 125 personnes sont mortes entre mardi et mercredi, des hommes armés ont pris le contrôle, mercredi soir, de Souleimane Bek, une ville à 160 km au nord de Bagdad.
Suite à des combats sanglants, les forces de sécurité se sont totalement retirées de la zone, désormais sous le contrôle des combattants, a affirmé à l'AFP Shalal Abdul Baban, un responsable de l'administration locale. Niyazi Maamar Oghlu, membre du Conseil provincial de la région de Salaheddine, dont dépend Souleimane Bek, a également indiqué que les autorités ne contrôlaient plus la ville.
Ces deux responsables ont précisé qu'une route stratégique reliant Bagdad à Touz Khourmatou, une ville au nord de Souleimane Bek, avait été coupée.
Les affrontements à Soulaiman Pek auraient fait au moins 18 morts, dont dix militants d’opposition et cinq soldats gouvernementaux, affirme l’agence Reuters, qui indique que les opposants ont également incendié une mosquée chiite.
Répression de manifestations sunnites à Houidja
Un mouvement de protestation contre le Premier ministre chiite, Nouri al-Maliki, a généré de nombreuses tensions entre communautés en Irak ces derniers mois. Des milliers de sunnites, se sentant mis à l’écart par le gouvernement, manifestent depuis décembre dernier.
Mardi, une intervention des forces de sécurité contre un campement de manifestants sunnites à Haouidja, près de Kirkouk, s'est soldée par au moins 53 morts, selon l’AFP. Le Premier ministre a mis en place une commission d'enquête dirigée par une personnalité sunnite pour savoir ce qui a déclenché ce bain de sang. Il a promis de sévir si l'enquête concluait à un usage excessif de la force de la part de l'armée, qui affirme avoir agi en état de légitime défense.
L'un des chefs des manifestants sunnites dans la province d'Anbar, le cheikh Koussaï al-Zains, a dénoncé mercredi "l'agression du gouvernement Maliki contre le peuple à Haouidja". "J'appelle toutes les tribus et tous les groupes armés à soutenir nos frères à Haouidja", a-t-il dit. Vingt-trois personnes ont également été tuées, dont 19 dans des attaques lancées aussi en représailles aux affrontements de Haouidja.
Avec dépêches