logo

Le "Faso Soap", nouvelle option prometteuse contre le paludisme

Alors que la Journée mondiale de lutte contre le paludisme est organisée jeudi, deux étudiants africains ont mis au point un savon permettant de repousser le parasite à l’origine de la maladie, première cause mortelle en Afrique.

Passer un savon au paludisme qui ravage le continent africain : tel est l’objectif de deux étudiants, Moctar Dembélé et Gérard Niyondiko, l’un burkinabè, l’autre burundais. De leurs recherches effectuées à l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement de Ouagadougou, au Burkina Faso, est né le "Faso Soap" - ou "Fasoap" - un savon qui pourrait bien être révolutionnaire dans la lutte contre la malaria (ou paludisme), fléau responsable du décès d’un enfant par minute en Afrique.

Le paludisme en quelques chiffres

Le paludisme est la plus fréquente des infections parasitaires dans le monde. Environ 3,3 milliards de personnes dans le monde – la moitié de la population mondiale – sont exposées à ce risque de paludisme, selon l’Organisation mondiale de la santé.

En 2010, environ 216 millions de cas ont été enregistrés.

Les personnes vivant dans les pays les plus pauvres sont les plus vulnérables au paludisme. En 2010, 90% de l’ensemble des décès dus à cette maladie ont été enregistrés dans la Région africaine de l’OMS, principalement chez des enfants de moins de cinq ans.

Permettant de repousser le plasmodium, parasite transporté par le moustique qui est à l’origine de la maladie, le savon, qui sert également de lessive, est constitué uniquement d’ingrédients originaires du Burkina Faso : citronnelle, karité, ainsi que d’autres ingrédients gardés secrets par les inventeurs.

Récemment, Moctar Dembélé et Gérard Niyondiko ont été récompensés lors de la "Global Social Venture Competition", un concours organisé à l’université de Berkeley en Californie qui départage des projets innovants, devenant ainsi les premiers Africains à le remporter.

Une solution simple et abordable

Forts de cette reconnaissance, les deux jeunes hommes voient désormais plus loin : monter leur propre entreprise et travailler avec les organisations non gouvernementales qui luttent contre le paludisme. Le savon anti-moustique serait vendu au prix d’un savon ordinaire, 300 francs CFA soit environ 46 centimes d’euros, se démarquant ainsi des produits anti-paludisme souvent chers et peu abordables pour les habitants des pays pauvres.

"Nous voulions une solution simple," explique Moctar Dembelé dans la vidéo de présentation du produit. "Le savon est utilisé par tout le monde en Afrique, même les communautés les plus pauvres. Le 'Faso Soap' ne demande aucune modification des habitudes." Et ce, contrairement aux techniques préventives déjà existantes. Les traitements administrés sous forme de comprimés entraînent souvent des effets secondaires, et les pulvérisations d’insecticides ont ceci de contraignant qu’elles doivent être effectuées sur l’ensemble de l’intérieur d’une habitation donnée et de manière régulière.

Généralement, la lutte contre le "palu" est freinée en raison des résistances aux médicaments anti-paludiques développées par le parasite. Néanmoins, le renforcement de la prévention et des mesures de lutte ont permis de faire baisser les taux de mortalité dus au paludisme de plus de 25 % à l’échelle mondiale depuis 2000.

Testé sur un échantillon de la population à Ouagadougou, le savon doit encore faire l’objet d’une étude plus approfondie quant à son efficacité. Des tests qui pourront être effectués grâce à la récompense financière de 25 000 dollars attribuée aux heureux gagnants du concours.

Présentation du Faso Soap

FASO SOAP GSVC Pitch Video from Check-in films on Vimeo.