
Un Américain de 18 ans, soupçonné de vouloir rejoindre une organisation islamiste liée à Al-Qaïda, a été arrêté par le FBI. Les autorités américaines l'ont piégé grâce à un faux site de recrutement de djihadistes.
Abdella Ahmad Tounisi s’apprêtait à embarquer vendredi 19 avril sur un vol pour Istanbul lorsqu’il a été arrêté par le FBI. Accusé d’avoir tenté de rejoindre une organisation islamiste liée à Al-Qaïda en Syrie, cet Américain de 18 ans a été placé en détention.
Depuis des mois, ce jeune homme, originaire de la ville d’Aurora dans la banlieue ouest de Chicago, faisait l’objet d’une surveillance des autorités en raison de ses relations avec un certain Adel Daoud. Ce dernier avait été arrêté en septembre 2012 après avoir préparé, sans succès, un attentat à la bombe contre un bar de Chicago.
"Tounisi et Daoud semblaient partager un intérêt commun pour le djihad, un sujet dont ils discutaient en échangeant des emails, des appels téléphoniques et des textos ", ont expliqué les autorités américaines dans leur acte d’accusation contre Abdella Ahmad Tounisi.
La mise en scène du FBI
Après l’arrestation de son ami, Tounisi a cherché à rejoindre des organisations terroristes. Il s’est connecté à un site intitulé "Appel pour le djihad en Syrie" monté de toutes pièces par le FBI. Sans se douter du piège, le jeune homme est entré en contact avec un recruteur du Front Al-Nosra (un mouvement de combattants islamistes affiliés à Al-Qaïda en Syrie et placé, en décembre par les États-Unis, sur la liste des organisations terroristes), qui était en réalité un agent sous couverture.
Tounisi a alors expliqué dans des messages au faux recruteur qu’il souhaitait mourir pour la cause. "Concernant mes capacités à me battre, je peux dire honnêtement que je n’en ai pas, je suis très petit, mais je prie chaque jour Allah pour qu’il m’aide à réussir", rapporte le Chicago Tribune.
Surprise de la famille
À la suite de son arrestation, le FBI s’est rendu à son domicile, où il vivait avec sa famille, pour récupérer un ordinateur et plusieurs consoles de jeu. Son père, un Jordanien immigré aux États-Unis, n’a pas caché sa surprise à l’arrivée des policiers.
"Mon gamin ne connaît pas de groupes terroristes. Il n’a jamais été là-bas. Il ne sait rien sur les combats", a déclaré Ahmad Tounisi à la chaîne ABC, tout en précisant qu’Abdella utilisait seulement Internet pour s’informer de l’actualité internationale ou pour regarder des vidéos.
Selon lui, son fils, étudiant en radiologie, est injustement accusé en raison de sa religion : "Si vous allez quotidiennement à la mosquée, cela fait de vous un suspect".
L’audition d’Abdella devant le juge est prévue le 23 avril. S’il est reconnu coupable d’avoir tenté de fournir un soutien matériel à une organisation terroriste, il risque 15 ans de prison.