Les secouristes ont travaillé d'arrache-pied toute la nuit de samedi à dimanche pour tenter de trouver d'éventuels rescapés du séisme qui a frappé samedi le Sichuan. La presse officielle fait état d'au moins 179 morts et de plus de 10 000 blessés.
Toute la nuit, ils ont travaillé à la lueur des lampes torches et, dimanche matin, ils continuaient de ratisser les décombres, en quête d'un signe de vie: les secouristes sont engagés dans une course contre la montre, plus de 24 heures après le séisme qui a frappé le sud-ouest de la Chine.
Dans cette province du Sichuan au relief accidenté, il leur a fallu parfois emprunter de simples sentiers à flanc de montagne pour rejoindre les zones rurales reculées, difficilement accessibles en raison des glissements de terrain provoqués par le tremblement de terre.
Une fois sur le site d'une maison effondrée, ces hommes en combinaison orange s'alignent et progressent lentement, fouillant les gravats de façon méthodique. Des chiens renifleurs spécialisés dans ce type de catastrophe ont été envoyés de la capitale, Pékin, pour les aider.
Les pompiers et autres sauveteurs ont aussi reçu le soutien de plus de 17.000 soldats et policiers.
De telles catastrophes, qui suscitent un fort élan de solidarité, sont aussi l'occasion pour les autorités de resserrer les rangs autour du régime.
Cinq drones --avions télécommandés sans pilote-- tournent au-dessus des zones sinistrées afin de prendre des photos des sites les plus touchés.
Au moins 91 personnes vivantes ont pu être extraites des décombres d'édifices effondrés, a annoncé le ministère de la Sécurité publique, cité par l'agence de presse Chine nouvelle.
Au lendemain de la forte secousse tellurique de magnitude 6,6, le bilan provisoire était dimanche matin de 179 morts, 24 disparus et plus de 10.000 blessés.
Le Premier ministre Li Keqiang, qui a pris ses fonctions le mois dernier, était toujours sur place dimanche matin pour superviser les opérations. Les médias officiels l'ont montré en train de prendre une collation, sous l'une des tentes qui ont été dressées pour abriter les sinistrés.
Les hôpitaux recevaient encore de nouveaux blessés et le nombre des décès continuait de grimper. A l'Hôpital du Peuple de Lushan, le flot des ambulances ne tarissait pas dimanche matin.
La plupart des victimes sont prises en charge là aussi sous des tentes dressées autour des bâtiments du centre hospitalier.
Une femme âgée de 68 ans, soignée pour une fracture du bras, raconte les instants de terreur qu'elle a vécus: "C'est comme si la montagne s'était mise à vivre", dit-elle. "Maintenant, je n'ai plus de maison, je ne sais même pas ce que je vais faire".
Les communications téléphoniques étaient encore coupées dans de nombreuses zones. Voyant qu'il n'arrivait pas à joindre sa famille, Xia Donghai a accouru de la lointaine province du Hebei (nord), où il travaille.
"Je suis terrifié. J'ignore ce que je vais trouver quand j'arriverai à ma maison familiale", confie ce travailleur migrant de 48 ans.
Le Sichuan, l'une des provinces les plus peuplées de Chine avec 80 millions d'habitants, avait déjà été endeuillé en mai 2008 par un tremblement du terre dévastateur qui avait fait quelque 87.000 morts et disparus.
AFP