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Mariage gay : Plusieurs incidents homophobes à Lille, Paris et Lyon

Des affrontements ont eu lieu mercredi soir en marge d'un nouveau rassemblement contre le mariage homosexuel devant l'Assemblée nationale, à Paris. À Lyon, des heurts ont également eu lieu tandis qu'à Lille, un bar gay a été saccagé.

Pour la deuxième lecture du projet de loi sur le mariage homosexuel à l'Assemblée nationale mercredi 17 avril, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a fredonné le "temps des cerises" afin d'annoncer des bonheurs futurs. Dans la foulée, elle a dénoncé les "cracheurs de haine qui font acte de violence", en référence aux actes homophobes qui se sont multipliés ces dernières semaines.

De nouveaux incidents se sont produits mercredi soir. À l'extérieur du Palais Bourbon, un nouveau rassemblement des opposants au mariage gay a, encore une fois, donné lieu à de vives échauffourées. Des manifestants ont lancé des fusées, des bouteilles et des pierres sur les CRS et ont brisé les vitres d'une voiture.

De leur côté, les forces de l'ordre ont fait usage de quelques gaz lacrymogènes. Des journalistes ont été pris à partie par des militants d'extrême droite, qui ont notamment cassé une caméra et molesté certains reporters. Onze manifestants ont été interpellés. Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a condamné dans la nuit ces "violences" survenues "malgré les engagements pris par les organisateurs".

"Ils sont venus casser du pédé"

D'autres actes violents à caractère homophobe ont été signalés dans le pays. Quatre hommes ont été interpellés mercredi soir, à Lille, après une agression dans un bar gay de la vieille ville. Les quatre agresseurs ont jeté du mobilier du bar contre la vitrine et les clients en proférant des injures homophobes. "Ils sont venus pour casser du pédé, ils l'ont dit en ces termes", a affirmé le gérant du bar.

La Fédération LGBT (fédération des associations et centres lesbiens, gays, bi et trans de France) parle de "violences inacceptables (qui) interviennent dans un climat de harcèlement, de manifestations de la part des opposants qui ont décomplexé l'expression d'une homophobie désormais revendiquée". 

"Mariage, adoption, pas question"

Enfin, mercredi soir à Lyon, une quinzaine de militants des Jeunesses nationalistes emmenées par Alexandre Gabriac - exclu du Front national en 2011 après avoir posé devant un drapeau à croix gammée en faisant le salut nazi - ont tenté d'occuper la permanence lyonnaise du Parti socialiste. Les militants d'extrême droite se sont présentés derrière une banderole floquée des mots "Mariage, adoption, pas question" en tentant de forcer l'entrée du siege du PS.

Après une demi-heure de heurts avec les forces de l'ordre, huit manifestants, dont le leader du groupe, ont été interpellés et placés en garde à vue pour trouble à l'ordre public.

Avec dépêches