![Une exposition au musée du Louvre crée la polémique en Allemagne Une exposition au musée du Louvre crée la polémique en Allemagne](/data/posts/2022/07/18/1658136028_Une-exposition-au-musee-du-Louvre-cree-la-polemique-en-Allemagne.jpg)
L'exposition "De l'Allemagne (1800-1939), de Friedrich à Beckmann", au Musée du Louvre, est source de tensions entre Paris et Berlin. La presse allemande critique le parti pris des œuvres présentés et le lien établi avec le national-socialisme.
Inaugurée fin mars par le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault, et le ministre allemand délégué à la Culture Bernd Neumann, l’exposition "De l'Allemagne (1800-1939), de Friedrich à Beckmann", qui regroupe plus de 200 œuvres, suscite une vive polémique Outre-Rhin.
Deux grands journaux allemands dénoncent une vision réductrice de l'événement culturel établissant un lien direct entre art et national-socialisme.
L’hebdomadaire Die Zeit a notamment évoqué "un scandale politico-culturel" et le parti pris des commissaires de l’exposition. "L'art allemand a-t-il été toujours programmé pour la catastrophe et la guerre?", s'interroge ainsi le journal de gauche.
Le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) s’insurge aussi contre le Louvre qui selon lui "a bricolé sa propre histoire de l'Allemagne, et cette histoire confirme tous les clichés du voisin sombre et romantico-dangereux".
À titre d’exemple, ce média juge notamment "problématique" la fin de l'exposition qui montre un extrait du film "Les Dieux du stade" de Leni Riefenstahl, la réalisatrice, proche d’Adolf Hitler.
"Le national-socialisme, par lequel se termine l'exposition, apparaît comme un destin inéluctable perceptible à titre prémonitoire dans l'art, et non comme une évolution politique à côté de laquelle il a existé d'autres options", conclut ainsi la FAZ.
Mécontentement du Louvre
Face à ces accusations, le musée du Louvre s’est dit "surpris et profondément peiné par cette réception extrêmement polémique" de son exposition.
"Les accusations visant à faire croire aux lecteurs allemands que le Louvre a cherché à donner une vision sinistre de l'Allemagne sont totalement infondées. Nous n'avons eu d'autre ambition que de faire découvrir au public français la richesse, la diversité et l'inventivité de la peinture allemande de 1800-1939", a assuré Henri Loyrette, président-directeur sortant du Louvre, dans une lettre adressée à Die Zeit le 11 avril, juste avant la fin de son mandat.
Pour se justifier, le commissaire général de l’exposition a rappelé que le Louvre s’était associé pour cet événement culturel à une institution allemande à Paris, le Centre allemand d'histoire de l'art.
Bien loin de ses tensions, le quotidien berlinois Tagesspiegel a quant à lui tenu à souligner dans ses pages l’engouement pour son pays suscité en France: "Rarement l'intérêt pour l'art et la culture allemands n'ont été aussi grands qu'aujourd'hui".
Avec dépêches