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Les manifestations contre la victoire de Nicolas Maduro à l'élection présidentielle ont fait au moins sept morts et des dizaines de blessés au Venezuela. Le président proclamé a interdit une nouvelle manifestation mercredi.
Face à la montée des contestations des résultats de l'élection présidentielle, Nicolas Maduro a interdit une nouvelle manifestation de l'opposition prévue mercredi à Caracas.
Les violences post-électorales de lundi au Venezuela ont fait au moins 7 morts, a annoncé mardi Luisa Ortega Diaz, procureur général de Caracas. Elle a fait aussi état de 71 blessés et de 135 interpellations.
itDes centaines de manifestants sont descendus dans les rues de la capitale Caracas, mais aussi d’autres villes, pour contester les résultats de l'élection présidentielle. Les opposants ont bloqué des rues, brûlé des pneus et, dans certains cas, affronté les forces de l'ordre.
Nicolas Maduro, proclamé président de la République par le Conseil électoral (CNE), a durci le ton en accusant le camp de Henrique Capriles de préparer un coup d'État et en imputant à l'opposition "fasciste" la responsabilité des morts lors des manifestations.
Le camp Capriles ne baisse pas les bras
"J'appelle le peuple à lutter pacifiquement, à se mobiliser dans tout le pays (...) Les abus doivent cesser", a-t-il déclaré un peu plus tôt à la presse. "Ils essayent de bafouer la majorité (...) Nous les appelons à respecter la volonté du peuple", a ajouté le président proclamé qui doit être investi dans ses fonctions vendredi.
"Imaginez ce qui se passerait si j'appelais le peuple et les forces armées à descendre dans la rue ? Qu'est-ce qui arriverait à ce pays ? Combien de millions (de Vénézuéliens) descendraient dans la rue ?", a-t-il demandé.
De son côté, Henrique Capriles a assuré qu'il ne baisserait pas les bras. "Nous sommes convaincus d'avoir gagné (...) Nous voulons que ce problème soit réglé pacifiquement. Il n'y a pas de majorité, mais deux moitiés", a-t-il dit.
Le Conseil national électoral ne fléchit pas
La situation est exacerbée par la décision du CNE de ne pas procéder à un nouveau décompte des voix, arguant du fait qu'une vérification de 54 % des suffrages exprimés grâce au système de vote électronique avait déjà été menée.
itÀ Caracas, des manifestants se sont rassemblés aux abords du siège de la télévision publique et devant le domicile de la présidente du CNE, Tibisay Lucena, sans faire fléchir cette dernière.
"Les menaces et les intimidations ne sont pas le bon moyen pour faire appel des décisions prises par le CNE", a dit celle que l'opposition juge à la botte du Parti socialiste au pouvoir. Elle a en outre accusé les États-Unis et l'Organisation des États américains (OEA) d'ingérence dans les affaires du Venezuela, parce qu'ils ont appuyé l'idée d'un nouveau décompte.
Le camp Capriles dit avoir 300 000 voix d'avance
Le CNE a proclamé lundi la victoire de Nicolas Maduro, un ancien syndicaliste âgé de 50 ans qui assurait l'intérim à la tête de l'État depuis la mort d'Hugo Chavez, décédé d'un cancer le 5 mars. Selon le conseil, Nicolas Maduro l'a emporté avec 50,8 % des suffrages, soit une avance de 265 000 voix, contre 49 % à son adversaire.
Or de sources proches de l'opposition, on assure qu'Henrique Capriles s'est au contraire imposé avec plus de 300 000 voix d'avance. L'équipe de campagne du candidat de l'opposition dit aussi détenir la preuve de 3 200 irrégularités.
Avec dépêches