Plusieurs attentats ont touché, ce lundi, des villes d'Irak, dont la capitale, Bagdad. Les autorités dénombrent plus d'une trentaine de morts et quelque 200 blessés, alors que les élections provinciales doivent se tenir samedi.
Alors que les élections provinciales irakiennes doivent se tenir samedi, une série d'explosions a secoué, ce lundi 14 avril, plusieurs villes du pays, tuant au moins 37 personnes et en blessant plus de 200.
La capitale irakienne, mais aussi les villes de Kirkouk, Touz Khourmato et Samarra, dans le nord du pays, mais aussi Nassiriya dans le sud, ont été touchées. Les attentats, commis pour la plupart au moyen de voitures piégées, se sont tous produits dans la matinée, alors que les Irakiens se rendaient sur leur lieu de travail.
À Bagdad, les explosions de deux voitures dans le périmètre sous haute sécurité de l'aéroport ont fait au moins deux morts et 17 blessés. "Deux véhicules ont réussi à atteindre l'entrée de l'aéroport de Bagdad et y ont été laissés en stationnement. Alors que l'on menait des inspections de routine, les deux voitures ont explosé à quelques secondes d'intervalle. Deux passagers qui se rendaient à l'aéroport ont été tués", a dit un policier à l’AFP.
Pas de revendication mais des soupçons
L'attaque la plus meurtrière pour le moment s'est déroulée à Touz Khourmato, à 170 km au nord de Bagdad, où quatre bombes visant des patrouilles de police ont tué cinq personnes et en ont blessé 67 autres.
Les attentats n'ont pas encore été revendiqués, mais les regards se tournent vers l'État islamique d'Irak, la branche locale d'Al-Qaïda, en guerre ouverte contre le gouvernement chiite de Nouri al-Maliki.
Cette nouvelle vague d'explosions a eu lieu à six jours des élections provinciales, considérées comme le premier test de la stabilité politique de l'Irak après le départ des derniers soldats américains en décembre 2011. Plus de 8 000 candidats se disputent 378 sièges, dans un scrutin à l'organisation déjà perturbée.
Les trois provinces kurdes ont un calendrier distinct, et celle de Kirkouk (nord) ne votera pas en raison de problèmes avec les listes électorales. Sans compter que le gouvernement du chiite Nouri al-Maliki a reporté le scrutin à Anbar (ouest) et Ninive (nord), évoquant l'instabilité dans ces deux provinces où la minorité sunnite proteste depuis près de quatre mois contre sa "marginalisation".
14 candidats tués depuis le début de l'année
Le Premier ministre Nouri al-Maliki est également au centre d'un conflit ouvert avec ses partenaires de la coalition gouvernementale qui l'accusent d'accaparer le pouvoir.
La campagne électorale a été marquée par une recrudescence des violences. Selon des données fournies par des sources médicales et de sécurité, 14 candidats ont été tués depuis le début de l'année. Et, avec 271 personnes tuées, mars a été le mois le plus meurtrier depuis août 2012.
Si elles restent quotidiennes en Irak, les violences n'atteignent cependant plus les niveaux de 2006-2007, au plus fort du conflit religieux, lorsque plusieurs milliers de personnes périssaient chaque mois.
Avec dépêches