Reconnaissant la gravité des fuites d'eaux radioactives provenant de conteneurs défaillants de la centrale nucléaire de Fukushima, Tepco, l'exploitant du site, a annoncé le lancement d'importants travaux.
La compagnie japonaise Tepco a annoncé, mercredi 10 avril, qu'elle souhaitait abandonner l'exploitation des sept réservoirs souterrains de la centrale nucléaire de Fukushima, endomagée par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011. Une décision qui intervient au lendemain de la découverte d'une nouvelle fuite sur le site, portant à trois le nombre de cuves endommagées sur les sept existantes.
Tepco reconnaît la gravité des fuites
Le président de Tepco, Naomi Hirose, a indiqué, à l’occasion d’une conférence de presse, que les eaux contaminées seraient transférées, d’ici le début du mois de juin, dans de nouveaux conteneurs plus sûrs pour prévenir tout risque de contamination du sol. "Nous voulons transférer l’eau contaminée provenant des réservoirs dans les plus brefs délais. Nous allons également renforcer la surveillance de manière à empêcher l’eau de s’écouler dans la mer", a-t-il ajouté, tout en avouant ignorer les causes de ces fuites.
En attendant que toute l'eau soit transvasée ailleurs, les fuites devraient être pompées au fur et à mesure pour éviter une contamination du sol.
Tepco avait fait état en fin de semaine dernière d'un premier écoulement d'eau en provenance d'un réservoir creusé dans le sol et recouvert d'un revêtement censé empêcher l'eau de s'infiltrer dans la terre.
Nouvelles mesures de sécurité
Dans le même temps, l'autorité japonaise de régulation du secteur nucléaire va soumettre une grande consultation populaire, durant 30 jours, pour faire émerger de nouvelles idées en matière de normes de sûreté des centrales atomiques afin d'éviter une nouvelle catastrophe.
Le régulateur propose notamment d'interdire la construction ou l'exploitation de centrales au-dessus d'une faille géologique potentiellement active. L'autorité nipponne entend également exiger, entre autres dispositions, que les centrales du même type que celle ravagée soient équipées de systèmes de ventilation dotés de filtres, ce qui n'est pour le moment pas le cas de nombreux réacteurs à eau bouillante (REB) de l'archipel.
Des mesures qui prendront du temps à se mettre en place
Ces propositions plus sévères, éventuellement enrichies après analyse des commentaires reçus, entreront en application cet été. D'ici là, il n'y a aucune chance de voir redémarrer l’un des 48 réacteurs arrêtés sur les 50 que compte l'archipel.
Les évaluations de sûreté, qui seront effectuées par l'autorité sur la base des nouveaux critères, exigeront en outre du temps, de même que les probables travaux de mise en conformité.
Cette instance indépendante du gouvernement a été établie en septembre 2012 pour remplacer la précédente, soupçonnée d'être trop inféodée au ministère de l'Industrie.
Avec dépêches