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Réunis à N'Djamena pour évoquer la crise centrafricaine, les chefs d'État d'Afrique centrale ont estimé qu'il était "impossible" de reconnaître Michel Djotodia comme président de la Centrafrique. Ils demandent l'élection d'un président de transition.

À l'issue d'un sommet à N'Djamena au sujet de la crise centrafricaine, les chefs d'État d'Afrique centrale ont estimé, mercredi 3 avril, qu’il était "impossible" de reconnaître le chef rebelle Michel Djotodia comme président de la Centrafrique. Ils ont donc demandé l'élection d'un président de transition.

"En l'état actuel des choses, il est impossible de reconnaître un président autoproclamé [...]. Un collège voté par les forces vives de la Nation doit être à la tête de la transition. Ce collège va jouer le rôle de l'exécutif, et doit voter pour le président de la transition", qui "ne doit pas excéder 18 mois", a ainsi déclaré le président tchadien Idriss Déby à l'issue du sommet.

Idriss Déby a également annoncé la "mise en place d'un organe législatif qui va rédiger la Constitution et jouer le rôle de l'Assemblée". "Dès demain, une mission composée des ministres des Affaires étrangères des pays de la Communauté économique des États d'Afrique centrale (CEEAC), les partenaires et les représentants des Nations de l'Union Africaine, de l'Union européenne et de l'Organisation internationale de la francophonie doivent se rendre à Bangui pour porter ce message aux Centrafricains" a ajouté le président tchadien, précisant qu'à l'issue de cette mission, un nouveau sommet de la CEEAC se tiendrait à N'Djamena.

"On va se concerter avec les autres (chefs de la Séléka) et on va réfléchir", a simplement commenté le général Moussa Mohamed Dhaffane, un des principaux leaders de la Séléka et l'un des cinq ministres d'État de l'actuel gouvernement d'union nationale de la Centrafrique.

Jacob Zuma retire ses soldats de Bangui

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Le bilan diverge sur le nombre de soldats sud-africains tués
"Il est impossible de reconnaître Djotodia comme président de la Centrafrique"

Également présent au sommet de N’Djamena, le président sud-africain Jacob Zuma a annoncé le retrait des "forces sud-africaines qui sont à Bangui". L’Afrique du Sud avait en effet soutenu François Bozizé, le chef d’État déchu de Centrafrique, et au moins treize soldats sud-africains sont morts dans des combats contre la Séléka.

Le président tchadien Idriss Déby a précisé que Jacob Zuma restait "disponible à la demande de la Communauté économique des États d'Afrique centrale (CEEAC) pour nous appuyer en envoyant des forces si cela est nécessaire".

Autre annonce à la sortie du sommet, les chefs d'État d'Afrique centrale ont appelé leur homologue béninois Thomas Boni Yayi à accorder l'asile à François Bozizé "s'il en fait la demande". Renversé il y a dix jours par la coalition rebelle Séléka, dirigée par Michel Djotodia, l'ex-président Bozizé se trouve actuellement au Cameroun.

FRANCE 24 avec dépêches