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Centrafrique : le commerce des diamants suspendu à la transition politique

Les affaires tournent au ralenti pour les commerçants de diamants centrafricains qui appréhendent la transition politique en cours, une semaine après la prise de pouvoir des hommes de la Séléka à Bangui.

Guerre civile, rébellion, coups d’État… Rien n’assèche le commerce des diamants en Centrafrique, d’autant plus que les insurgés de la Séléka, qui ont pris le pouvoir à Bangui le 24 mars dernier, ont financé une partie de leurs achats d’armes et de munitions avec des pierres précieuses.

Au lendemain de la nomination du premier gouvernement post-putsch, FRANCE 24 est allée à la rencontre des acteurs de ce commerce. Un sentiment d’inquiétude prédomine malgré les premiers signes de stabilisation politique du pays.

"Nous avons beaucoup souffert, affirme Ismael, un diamantaire dans le nord-est du pays, au micro de FRANCE 24. Depuis le début de la guerre, il n’y a pas assez de diamants. Et il n’y a pas assez d’argent non plus parce que les gens ont peur d’investir."

Sécurité sur tout le territoire

Les pillages qui ont suivi la fuite de l’ancien président François Bozizé, la semaine dernière à Bangui, ont durablement marqué les esprits.

Un dirigeant de Badika, le premier bureau d’achat privé de diamants en Centrafrique, interpelle les nouveaux maîtres de Bangui.

"La sécurité, c’est primordial. Il faut qu’on puisse circuler librement sur tout le territoire", insiste l’homme d’affaires, rappelant que ce commerce est dans l’intérêt du gouvernement car l’État perçoit 12 % sur toutes les exportations de diamants.

Avec une production officielle de 300 000 à 400 000 carats par an, entièrement artisanale, la Centrafrique exploiterait, selon les experts, moins de 1 % de son potentiel minier.

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