
Le Comité international olympique a conclu ses visites d'évaluation des trois villes candidates à l'organisation des JO-2020 : Tokyo, Madrid et Istanbul. Dans la capitale nippone, on se veut confiant avant la décision finale du 7 septembre.
La commission d'évaluation du Comité international olympique (CIO) a achevé mercredi, à Istanbul, ses inspections des trois villes candidates aux JO-2020. Comme il l'avait déjà fait pour les deux rivales de la mégapole turque, Tokyo puis Madrid, l'inspecteur en chef du CIO, Craig Reedie, a conclu sa visite de quatre jours sur les rives du Bosphore par un commentaire positif très diplomatique.
"Tout ceci a été extrêmement bien organisé et nous avons une excellente impression des capacités et de l'enthousiasme du comité de candidature", a-t-il déclaré devant la presse. Dans un souci d'extrême égalité entre les trois villes concurrentes, Reedie s'est empressé de préciser, non sans humour, qu'une "excellente impression signifie, dans mon esprit, exactement la même chose qu'énormément impressionné ou grandement impressionné". Des termes qu’il avait successivement employés à Tokyo puis à Madrid !
La capitale nippone, qui fait figure de favorite après son échec face à Rio pour l'obtention des JO 2016, a été la première à recevoir le CIO début mars.
Une visite à laquelle a participé le Sénégalais Diamil Faye. Le président fondateur de la société Jappo, entreprise de management sportif basée à Dakar, est en effet conseiller principal en charge de la planification et des relations internationales du Comité de candidature de Tokyo 2020 depuis juin 2012. Diamil Faye a déjà participé à l’organisation de trois Olympiades (Sydney-2000, Athènes-2004 et Pékin-2008). Il met donc aujourd’hui son expérience au service de la candidature nippone. FRANCE 24 l’a rencontré.
FRANCE 24 : Comment s’est déroulée la visite de la commission du CIO ?
Diamil Faye : Cela s’est très bien passé. C’est ma troisième expérience de visite d’une commission d’évaluation pour une ville candidate et j’ai trouvé que c’était la meilleure jusqu’à présent, que ce soit sur le plan de l’organisation ou des présentations.
Le thème principal de la candidature de Tokyo est "la découverte de demain", des JO futuristes mais qui restent toutefois des Jeux humains.
Ce qui est quasiment assuré pour vous, c’est le soutien de Paris. La capitale française souhaite se positionner sur les JO de 2024 et ne pourrait pas le faire si Madrid - ou même Istanbul - était choisie, en raison de la jurisprudence de la rotation des continents...
D. F. : On espère du fond du cœur que cela soit vrai ! Au-delà de Paris, c’est une réalité pour toutes les villes européennes qui veulent candidater pour 2024. C’est vrai que le mieux pour elles, c’est de soutenir Tokyo !
Vous êtes donc en concurrence avec Madrid et Istanbul. La capitale turque, qui reste sur quatre candidatures infructueuses, est-elle votre véritable rivale ?
D. F. : Nous avons deux adversaires que nous devons respecter, deux concurrents très sérieux.
Moi je dis toujours qu’il faut se focaliser sur notre produit, sur ce que nous avons à offrir plutôt qu’être perturbé par ce que font les autres. Nous devons donc constamment améliorer notre offre pour faire en sorte qu’au moment où l’on pose les trois offres sur la table des membres du CIO, ils puissent se dire sans hésiter que le choix, c’est Tokyo. C’est le travail que l’on a à faire.
Un récent sondage montre que la population japonaise soutien cette candidature de Tokyo, ce qui n’était pas forcément le cas jusqu’à présent.
D. F. : En effet, la candidature de Tokyo-2020 avait un point faible qui nous inquiétait tous : c’était, à l'origine, le faible taux de soutien de la population (47 %). On sait pertinemment que le CIO ne donnera pas les JO sans un soutien affirmé de la population. Un gros travail à destination des habitants de Tokyo a donc été réalisé et nous sommes passés à 77 % de taux de soutien ! Nous pouvons également compter sur un fort soutien au niveau politique et aux niveaux des entreprises japonaises.
On peut vraiment dire qu’aujourd’hui, il n’y a plus d’obstacles pour avoir les JO à Tokyo en 2020.
Tout semble donc parfait pour vous. Néanmoins, que pouvez-vous faire de plus d’ici à septembre et la décision finale du CIO ?
D. F. : Il faut rester vigilant. Toujours être à l’écoute pour trouver de nouvelles idées pour améliorer la candidature et constamment refuser de dire que l’on a gagné avant le vote. Il y a des villes qui ont déjà fait ces erreurs. On essaye d’apprendre de ces expériences-là.
Le Japonais est, par nature, quelqu’un de modeste, très réservé. Moi, je suis moins modeste que les Japonais, et je suis très confiant. C’est une excellente candidature, rien n’a été laissé au hasard. Les athlètes ont été placés au centre des JO.
Avant le vote final du 7 septembre à Buenos Aires, chaque ville doit effectuer un grand oral en juillet...
D. F. : Oui, c’est une nouveauté ! Les 3 et 4 juillet, on se retrouvera à Lausanne avec tous les membres du CIO. Les villes vont présenter leur projet et les membres du CIO vont se faire une bonne idée. C’est vraiment le plus gros test que nous avons avant le vote final en septembre, car on peut sécuriser les opinions favorables et aussi prendre connaissance des choses à améliorer.