Le fondateur et PDG de Facebook s'apprête à créer, avec d'autres chefs d’entreprises de la Silicon Valley, un groupe de pression politique, d’après des médias anglo-saxons. L'occasion de dévoiler si son cœur politique bat à gauche ou à droite ?
Mark Zuckerberg a décidé de se jeter dans l’arène politique américaine. Selon plusieurs médias anglo-saxons, le jeune milliardaire qui a fondé et dirige Facebook participe à la création d’un Super Pac (comité destiné à influencer les décisions politiques sur certains thèmes) regroupant plusieurs responsables d’entreprises de la Silicon Valley.
Pour passer de roi des réseaux sociaux à maître lobbyiste, Mark Zuckerberg chercherait à doter ce Super Pac d’une enveloppe de 50 millions de dollars, d’après le "Wall Street Journal" du mardi 26 mars. Une somme qu’il serait en bonne voie de réunir grâce au soutien de dirigeants en vue dans le petit monde des nouvelles technologies comme Reid Hoffman, le fondateur du réseau social professionnel LinkedIn.
Contacté par plusieurs médias américains, Facebook a refusé de commenter ces informations. Le "Wall Street Journal", tout comme le site américain d’informations Politico, croient savoir que Mark Zuckerberg compte officialiser cette initiative dans les semaines à venir.
Un Super Pac n’existe, aux États-Unis, que pour promouvoir officiellement un ou plusieurs thèmes bien spécifiques, contrairement aux lobbies qui tentent de défendre des intérêts corporatistes. L’initiative promue par Mark Zuckerberg entre dans ce cadre : la première mission de son nouveau comité politique serait de militer, chèques à l’appui, en faveur d'une réforme de la procédure de naturalisation des étrangers.
Un cheval de bataille traditionnel de la Silicon Valley. Les entreprises du secteur des nouvelles technologies cherchent, en effet, constamment à attirer les talents étrangers pour rester au top de l’innovation, rappelle le site américain Silicon Valley Business Journal. Une quête de cerveaux disponibles qui peut être entravée par la difficulté rencontrée par certains étrangers à obtenir un visa de travail.
Mark Zuckerberg, PDG, milliardaire et de droite ?
D’après le quotidien britannique “Daily Telegraph”, qui a le premier rapporté l’intérêt de Mark Zuckerberg pour le champs des possibles politique, la réforme de la législation sur l’immigration ne serait qu’une première étape. L’idole de la Silicon Valley et ses compagnons de Super Pac aimeraient aussi réformer le système d’éducation et renforcer les aides à la recherche.
Mais, comme l’a montré la campagne présidentielle américaine de 2012, un Super Pac est souvent aussi politiquement coloré. Le candidat républicain Mitt Romney avait reçu un soutien financier conséquent de la part de plusieurs d'entre eux. Est-ce à dire que Mark Zuckerberg va dévoiler si son cœur politique bat à gauche ou à droite ?
Pas forcément car un tel comité n’a pas à afficher une affiliation pour l’un des deux principaux partis américains. Reste que les conseillers qui auraient, d’après le site politique The Hill, été approchés pour aider ces chefs d’entreprises à se frayer un chemin dans les arcanes de Washington sont plutôt connotés à droite. Deux d’entre eux, Jon Lerner et Rob Jesmer, sont des éminences grises de l'aile droite du Parti républicain. Le troisième, Joe Lockhart, penche plutôt à gauche puisqu’il a été l'un des responsables des relations avec les médias pour l’ex-président démocrate Bill Clinton.
Cette présence majoritaire de conseillers de droite ne viendrait, en fait, que confirmer les affinités conservatrices que l'on prête à Mark Zuckerberg. En février 2013, le fondateur de Facebook avait organisé à son domicile en Californie une soirée de levée de fonds pour Chris Christie, le gouverneur républicain modéré de l’État du New Jersey.